Les étudiants utilisent Facebook et d’autres médias sociaux. Cependant, peu d’entre eux en exploitent leur plein potentiel dans la perspective de leur future carrière. Des connaisseuses ont partagé leurs trucs et astuces pour passer maître dans l’art du réseautage.
Michelle Blanc est consultante en marketing internet, conférencière et auteure de Médias sociaux 101 et Médias sociaux 201. Selon elle, il est fondamental de se constituer un réseau de contacts au moyen des réseaux sociaux pendant que l’on est encore aux études. «Il ne faut pas attendre d’en avoir besoin pour le créer », souligne-t-elle. Sinon, il pourrait être trop tard pour y incorporer des étudiants que vous ne côtoyez plus. De plus, se constituer un réseau prend du temps. Pour avoir accès au marché caché de l’emploi, il faut, selon Mme Blanc, «entretenir un réseau d’amis, prendre contact avec les employeurs et soigner son profil.»
Bloguer est également un moyen de se faire connaître et de se démarquer, à condition d’avoir quelque chose d’intéressant à dire. C’est ce qu’a fait Mme Blanc avec son blogue michelleblanc.com. Elle affirme avoir construit son blogue et sa réputation sur sa seule expertise. «La compétence est toujours la meilleure manière d’attirer des lecteurs», commente-t- elle. Elle n’a pourtant fait de publicité de son blogue ni sur Facebook ni sur Twitter.
Bien utiliser les réseaux sociaux
Facebook est un bon outil pour mettre en valeur ses compétences, à condition de bien l’utiliser. Micheline Bourque est formatrice en web 2.0. Dans ses formations, elle explique les nuances entre les différents types de profils Facebook. La page Facebook est indexable et accessible au moyen des moteurs de recherche, contrairement au profil personnel. Elle la recommande surtout aux groupes et aux entreprises. Elle peut cependant être une «façon de faire valoir différemment certaines qualités ou compétences», affirme Mme Bourque.
Pour ceux qui veulent suivre des personnes comme sur Twitter sans avoir à écrire des messages en 140 caractères, il existe la page abonnement de Facebook. Elle permet à ceux qui le veulent de suivre nos « posts », comme sur Twitter.
Facebook permet aussi de trouver un emploi, car certaines entreprises y affichent des postes. Attention par contre à ne pas mettre en ligne de photos compromettantes. Si l’on pense que les comptes privés de Facebook sont complètement privés, les employeurs peuvent payer pour y avoir accès, selon Mme Blanc.
Mais, le roi indiscutable en matière de réseautage professionnel reste LinkedIn. L’étudiante en traduction à l’UdeM, Marise, le sait bien. Son employeur actuel l’a contactée par LinkedIn. « J’ai particulièrement soigné mon profil en l’enrichissant de descriptions de mes expériences de travail et j’y ai ajouté mes implications dans des causes sociales et mes champs d’intérêt. Tous ces éléments réunis donnent un en – semble de mots-clés, explique Marise. Ce sont ces mots-clés qui ont fait que mon employeur est tombé sur mon profil lors de ses recherches. »
Mme Blanc partage aussi ce souci porté aux mots-clés. Elle donne l’exemple d’un de ses clients qui est accordeur de pianos.«Nous nous sommes arrangés pour que les potentiels clients tombent sur son blogue en cherchant des mots-clés sur les moteurs de recherche.» Utiliser les réseaux sociaux pour le compte d’un groupe ou d’une organisation permet également de donner un coup de pouce à sa carrière.
L’étudiante en art dramatique à l’UQAM, Garance Philippe, est directrice administrative et animatrice des réseaux sociaux de PleinEspace.com, un site sur le théâtre alternatif et émergent québécois créé par des étudiantes. Un site qui a décollé avec l’aide des médias sociaux. Grâce à eux, les relationnistes et les théâtres les contactent afin de leur proposer des billets gratuits pour assister aux pièces et donc pouvoir en faire des critiques. « Prendre des contacts [par le biais des comptes Twitter et Facebook de Plein Espace] et les conserver », voilà ce que compte faire la jeune femme pour que sa carrière dans le milieu artistique s’envole.