Rentrée 2020 : une intégration sociale virtuelle

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Par Esther Thommeret
vendredi 4 septembre 2020
Rentrée 2020 : une intégration sociale virtuelle
Crédit : unsplash.com
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Créer son réseau à l’Université, lorsque la vie de campus se déroule majoritairement à distance, est un défi pour les nouveaux étudiants. Les activités d’accueil ont été organisées cette année dans le but de briser l’isolement et de favoriser l’implication.

« On considère que les activités d’accueil sont essentielles pour créer un sentiment d’appartenance à l’Université et pour briser l’isolement, qui est déjà très présent habituellement dans la communauté universitaire, encore plus avec la COVID-19 », affirme la secrétaire générale de la FAÉCUM, Sandrine Desforges.

Après de nombreuses discussions avec la direction, la Fédération a obtenu l’autorisation d’organiser certaines activités d’accueil en présentiel, en suivant certaines mesures. « Il fallait que les associations étudiantes respectent plusieurs directives de santé publique, précise Sandrine. Par exemple, le port obligatoire du couvre-visage, le respect des deux mètres de distance, la présence de moins de personnes sur le terrain qu’habituellement ou encore moins d’échange de matériel pour éviter la contamination. »

Une rentrée pas comme les autres

« La rentrée est complètement différente de d’habitude, témoigne le coordonnateur des Services aux étudiants (SAÉ), Yannick Nantel. On est sur le campus depuis le 17 août, on ne sent pas la même énergie. On est un peu déconnecté et on ne vit pas la rentrée avec l’effervescence et le pic d’énergie habituels. » Pour remédier à la situation, il a demandé à son équipe d’étudiants ambassadeurs de réfléchir à des activités qui permettraient de favoriser les interactions entre les nouveaux étudiants et de développer un sentiment de communauté. « Par exemple, on a organisé des jasettes, des bingos musicaux, des quizz, mais aussi des activités plus stratégiques, par exemple, sur comment suivre un cours à distance, etc. », énumère-t-il.

D’après l’ambassadrice Charlotte Feral-Basin, l’activité qui a le mieux fonctionné a été le bingo musical. « Tous les participants ont aimé, on faisait la fête sur ZOOM, il y avait de la musique, on dansait, on était dans une bonne ambiance », souligne-t-elle. Elle affirme avoir été surprise par la motivation des nouvelles recrues. « Certains nous ont écrit pour dire que les activités étaient vraiment incroyables, qu’ils avaient créé des liens », ajoute-t-elle.

Des rencontres « virtuelles »

Plusieurs étudiants témoignent de leur difficulté à s’intégrer à distance. « Pour moi, les intégrations, c’est un party avec tout le monde, là, on nous propose de se rencontrer pour une partie de soccer, raconte l’étudiante en première année au baccalauréat en sciences biomédicales Laurence Lapointe. On sent l’effort de nous inclure, mais ça ne marche pas tant que ça. » Laurence vit sa première session à l’Université et elle espère qu’elle pourra rencontrer davantage de personnes lors de la prochaine session. « Ça me tente bien de connaître les gens de mes cours, mais je ne les verrai jamais de ma vie à cause de la distanciation, donc je n’ai pas vraiment d’intérêt à être friendly avec eux, les rencontres ne se produiront pas cette session-ci », regrette-t-elle.

Tout comme Laurence, l’étudiant à la mineure en arts et sciences Félix Roy espère que la session d’hiver se déroulera en présentiel. « En étant isolé chez nous, c’est un peu compliqué de s’intégrer, je n’ai encore rencontré personne », témoigne-t-il. Il n’a malheureusement pas eu l’occasion de participer aux activités d’accueil, parce qu’il travaille à temps plein.

Des avantages à distance ?

Pour d’autres étudiants, le virtuel pourrait présenter certains avantages.

« Quand on fait du présentiel, on a les étudiants qui sont motivés par cet aspect-là, mais quand on fait de la distance, on interpelle d’autres étudiants qui ne seraient peut-être pas venus à la semaine d’accueil classique», explique Yannick. D’après lui, le virtuel donne la possibilité à un plus large  spectre d’étudiants de participer.

D’après Sandrine, les associations étudiantes ont proposé des activités différentes de celles qu’elles proposent habituellement, pour s’adapter au format en ligne. « Il y a tellement de possibilités de faire des choses différentes en virtuel, c’est aussi la beauté de la chose, les associations étudiantes se sont pas mal réinventées », estime-t-elle.

Pour atteindre le plus d’étudiants possible, la FAÉCUM a proposé à ses associations de planifier leurs activités sur différentes plages horaires, afin de permettre aux étudiants étrangers de participer, quel que soit le décalage horaire dans leur pays de résidence. « On a aussi mis de l’avant l’importance de rendre l’activité disponible en différé, ajoute Sandrine. Si une personne ne peut pas participer, elle peut quand même voir la conférence en différé, même s’il n’y a pas l’aspect interactif de la chose. » Certaines associations proposent également des groupes de discussions afin de permettre une communication moins formelle, qui peut mieux convenir à certains étudiants.

La crainte de s’isolement

« La difficulté principale qu’on craint, c’est l’isolement, avertit Sandrine. C’est pour ça qu’on encourage les associations, mais aussi l’Université, à continuer de mettre en place des activités qui vont permettre de le briser. » La FAÉCUM s’inquiète également du fait que les nouveaux étudiants ne soient pas informés correctement des différents services qu’offre l’Université.

« On a eu beaucoup de messages privés d’étudiants très stressés, qui ne savaient pas comment se faire des amis », déplore Charlotte. L’étudiante insiste sur l’intérêt de participer aux différents évènements de la rentrée, même à distance.

Le mot maître : l’implication

Pour l’ambassadrice, l’intégration sociale à l’Université est possible à distance. « Mon conseil, c’est vraiment de s’impliquer », assure-t-elle.

Yannick conseille également aux nouveaux étudiants de participer le plus possible aux différentes activités organisées par l’UdeM. « Pour s’intégrer, il faut être engagé dans ses études, donc aller chercher des conseils, participer à des choses, saisir toutes les occasions qui s’offrent à vous pour réseauter », explique-t-il.