Renaissance d’un front commun

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Par David Provost
mercredi 25 mars 2015
Renaissance d’un front commun
À l’initiative du CASUM, environ 300 personnes se sont réunies au pavillon Roger-Gaudry de l’UdeM, le 24 mars dernier, pour manifester contre les mesures d’austérité du gouvernement libéral et les compressions dans le milieu de l’éducation.
À l’initiative du CASUM, environ 300 personnes se sont réunies au pavillon Roger-Gaudry de l’UdeM, le 24 mars dernier, pour manifester contre les mesures d’austérité du gouvernement libéral et les compressions dans le milieu de l’éducation.
Une mobilisation grandissante se met en branle à l’UdeM contre les effets des politiques du gouvernement Couillard. Avec le retour d’une coalition réunissant les syndicats et les associations étudiantes de l’Université, ainsi que plusieurs mandats de grève, l’opposition sera de plus en plus visible sur le campus… et s’invite même au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

La Coalition des associations et des syndicats de l’UdeM (CASUM) refait surface pour s’opposer aux compressions engendrées par les mesures d’austérité. Formée par l’ensemble des syndicats et des associations étudiantes de l’UdeM, elle est à l’origine de la manifestation qui se déroulait le 24 mars dernier devant le pavillon Roger-Gaudry. « Nous sommes en train d’établir les bases, explique le président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UdeM, Frédéric Kantorowski. Dans le contexte actuel où tous sont touchés, il est important de resserrer les liens. Je crois que la renaissance de la CASUM est une excellente nouvelle pour l’UdeM » , conclut-il.

Une démarche cohérente, selon le responsable aux communications et à la mobilisation du Syndicat des étudiant(e)s salarié(e)s de l’UdeM, Julien Voyer. « Nos membres ne voient pas nécessairement les liens entre leurs conditions de travail et ces compressions, mais s’il y a moins de cours, il y a moins de postes », expose-t-il.

Les conditions de travail des employés de soutien se seraient également dégradées, selon le président du Syndicat des employé-es de l’UdeM, Nicolas Ghanty. « Cela fait déjà un bout de temps que l’on goûte à la sauce de rationalisation des postes », témoigne-t-il.

Une réalité partagée par le président du Syndicat des employés d’entretien de l’UdeM (SEEUM), Mario Grégoire. « On voit de plus en plus de stratégies visant à restreindre les postes pour tenter de réduire les coûts, comme le recours à la sous-traitance, même si au final les coûts sont supérieurs », exprime-t-il. Le SEEUM entrera en négociation collective avec l’administration le 30 mars prochain.

Cette dimension collective a été favorable à la réunion de la CASUM, selon le président du Syndicat général des professeurs et professeures de l’UdeM, Jean Portugais. « Le dossier actuel rallie davantage, croit-il. En 2012, la cause était plus spécifique aux étudiants et il y avait moins d’unanimité. Aujourd’hui, il semble y avoir un fort consensus, mis à part au sein des membres de l’administration . »

Mobilisation des associations étudiantes

C’est la FAÉCUM qui est à l’origine du réveil de la CASUM. « De la FAÉCUM émanait la volonté d’organiser une action sur le campus et nous avons invité les autres acteurs de la communauté à se joindre à nous », explique la coordonnatrice aux affaires universitaires de la Fédération, Joanie Martineau. La Fédération a obtenu de l’Université l’engagement de protéger les bourses de soutien aux étudiants ainsi qu’aux auxiliaires d’enseignement le 29 octobre dernier.

« L’AGEEFEP est fière de faire partie de la mission de solidarité à laquelle nous convie la CASUM , affirme son coordonnateur général et président, Robert Martin. Je crois qu’il est important de se consulter et de prendre des décisions ensemble lorsqu’il s’agit d’un bien commun. »

Le recteur de l’UdeM, Guy Breton, affirmait le 29 janvier dernier, lors d’un dîner conférence au centre-ville, que d’autres compressions auraient inévitablement des retombées sur la qualité de la formation et des services offerts. L’Université n’a pas souhaité commenter la mobilisation amorcée par la CASUM.

Vingt-troisassociations étudiantes sont en grève depuis le 23 mars pour protester contre les mesures d’austérité. Parallèlement, l’Association étudiante en anthropologie de l’UdeM tente de s’associer financièrement à d’autres associations afin de louer des autobus pour se rendre devant les bureaux du premier ministre Philippe Couillard situés à Saint-Félicien au Saguenay – Lac-Saint-Jean. « Cette initiative vient briser le montréalocentrisme souvent associé au mouvement étudiant », expose l’étudiant au baccalauréat en anthropologie Émile Duchesne.

Une manifestation réunissant les étudiants du Cégep d’Alma et de l’Université de Chicoutimi est prévue le 31 mars.

Créée en 1995, la Coalition des associations et des syndicats de l’UdeM (CASUM) veille à la protection des conditions de travail et d’étude à l’UdeM, en plus de s’assurer du respect de la mission universitaire. Moins visible ces dernières années, elle s’était toutefois manifestée, en 2012, en faveur d’un dialogue avec les étudiants. Elle est formée des instances suivantes :

AGEEFEP • Association générale des étudiants et étudiantes de la Faculté de l’éducation permanente de l’UdeM

FAÉCUM • Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM

SCCCUM • Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UdeM

SERUM • Syndicat des employés de la recherche de l’UdeM

SÉSUM • Syndicat des étudiant(e)s salarié(e) s de l’UdeM

SEUM-1244 • Syndicat des employé(e)s de l’UdeM

SEEUM • Syndicat des employés d’entretien de l’UdeM

SGPUM • Syndicat général des professeurs et professeures de l’UdeM