Réglementation pour les relations professeur-étudiant

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Par Thomas Martin
mardi 7 novembre 2017
Réglementation pour les relations professeur-étudiant
La conférence de presse pour lancer la campagne « Commande un Angelot », une des politiques mises en place pour lutter contre les violences sexuelles et soutenue par la ministre de l'Enseignement supérieur, Hélène David. Crédit photo : Julien Tardif
La conférence de presse pour lancer la campagne « Commande un Angelot », une des politiques mises en place pour lutter contre les violences sexuelles et soutenue par la ministre de l'Enseignement supérieur, Hélène David. Crédit photo : Julien Tardif
Le projet de loi 151 présenté le 1er novembre par la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, propose de légiférer les relations intimes entre professeurs et étudiants au sein des universités et cégeps du Québec.

L’annonce va dans le sens de la lutte contre les violences sexuelles sur les campus québécois. Le but n’est pas d’interdire formellement les relations entre professeurs et étudiants, mais de les réglementer plus strictement selon la ministre. « Ce qui est important, c’est, je pense, de protéger la personne qui est en position elle-même de se faire évaluer par l’autre personne, a indiqué Mme David. C’est ça, le cœur du problème. »

Pour être en conformité avec la législation, les établissements devront se doter d’un code de conduite qui devrait permettre de prévenir d’éventuels problèmes de violences à caractère sexuel.

Une décision qui n’est pas assez radicale selon l’une des deux cofondatrices du mouvement Québec contre les violences sexuelles, Mélanie Lemay. Pour elle, ce type de relation devrait être banni des campus. « Un psychologue qui tombe amoureux d’une patiente doit laisser passer cinq ans avant d’être en contact avec elle, indique-t-elle. Pourquoi ne pas faire la même chose avec les professeurs? »

Le projet de loi déposé la semaine dernière devrait comporter 18 articles visant à éliminer toute forme de violence commise par le biais de pratiques sexuelles. « Cette notion s’entend également de toute autre inconduite qui se manifeste notamment par des gestes, paroles, comportements ou attitudes à connotation sexuelle non désirés, exprimés directement ou indirectement, y compris dans le cyberespace », est-il inscrit dans l’extrait du projet de loi proposé par la ministre.

Un code de conduite sur les relations professeur-étudiant fait partie de la politique plus large de prévention et de lutte contre les violences à caractère sexuel que devront adopter les institutions québécoises avant septembre 2019.