Redonner vie aux Deux Orphelines

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Par Marianne Castelan
mercredi 4 octobre 2017
Redonner vie aux Deux Orphelines
L'exposition présentée à la BLSH regroupe une soixantaine d'objets tirés de la collection de Bérengère Vachonfrance. (Photo : Jèsybèle Cyr)
L'exposition présentée à la BLSH regroupe une soixantaine d'objets tirés de la collection de Bérengère Vachonfrance. (Photo : Jèsybèle Cyr)
Dans son exposition à la Bibliothèque des lettres et sciences humaines (BLSH), l’étudiante à la maîtrise en littératures de langue française Bérengère Vachonfrance retrace l’évolution de la pièce de théâtre Les Deux Orphelines d’Adolphe Ennery et Eugène Cormon depuis sa première représentation en 1874 jusqu’à aujourd’hui.

Les objets présentés dans le cadre de l’exposition appartiennent à Bérengère. Elle les a collectés grâce à des sites de vente en ligne pendant la rédaction de son mémoire de maîtrise, qui porte d’ailleurs sur le même sujet que son exposition. Bérengère raconte qu’elle a acquis des objets provenant de nombreux pays. « J’ai fait affaire avec la France et l’Italie, deux pays où l’œuvre a connu un énorme succès, mais aussi avec la Serbie, l’Argentine, les États-Unis et le Québec », dit-elle. C’est en voyant le nombre d’articles recueillis que son directeur lui a suggéré d’en faire une exposition.

Les Deux Orphelines raconte l’histoire de Louise et Henriette, deux sœurs à la recherche d’un remède qui guérira Louise de sa cécité. Les nombreuses traductions et adaptations sous forme de romans, de films ou d’illustrations témoignent de la portée de l’œuvre.

Grâce au parcours chronologique de l’exposition, les visiteurs comprendront comment Les Deux Orphelines est devenue une œuvre incontournable du xxe siècle et de quelle manière la culture de masse a su s’emparer de ses personnages. Ainsi, au moyen de différents objets d’époque, les visiteurs découvrent que l’œuvre d’Ennery et Cormon se retrouvait dans de nombreuses facettes de la culture, allant des films grand public à la pornographie, en passant par le cinéma d’horreur et la publicité.

Pour conclure l’exposition et inviter les visiteurs à la réflexion, Bérengère consacre un dernier panneau à la représentation médiatique de la cécité. « Ce sont des clichés qui datent du Moyen Âge, observe-t-elle. C’est frappant de constater que Louise est toujours représentée en victime, prostrée, dépendante des autres. »

Quant à l’organisation de l’exposition, Bérengère souligne que la BLSH lui a été d’une grande aide. « Dans la mesure où j’étais novice en la matière, j’ai pu bénéficier de leurs conseils et de leur expérience », raconte-t-elle. Toutefois, le choix et la disposition des pièces présentées furent moins évidents qu’elle ne s’y attendait. Elle considère cette expérience comme une belle manière de clôturer sa maîtrise.

Des Deux Orphelines aux Deux Orphelines vampires,
variations autour d’un mélodrame
Bibliothèque des lettres et sciences humaines
Jusqu’au 20 octobre