Reconnaitre le travail étudiant

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Par Julien Tardif
mercredi 2 novembre 2016
Reconnaitre le travail étudiant
Les doctorants en psychologie lors de leur mobilisation en 2016. Crédit photo : Archives QL/Courtoisie CUTE
Les doctorants en psychologie lors de leur mobilisation en 2016. Crédit photo : Archives QL/Courtoisie CUTE
Un grand rassemblement est organisé par la campagne sur le travail étudiant pour exiger une juste rémunération de celui-ci, le 2 novembre prochain à Montréal. Cette manifestation a lieu dans le cadre de la journée pancanadienne contre les frais de scolarité.

« Le gouvernement devrait rémunérer tous les étudiants en situation de stage dans les plus brefs délais […] et il est temps qu’on se le dise! » annoncent d’emblée les comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE), qui proviennent du Cégep Marie-Victorin, de l’Université du Québec à Montréal ainsi que de l’Université de Montréal. Le CUTE [NDLR : aucun membre du comité ne souhaite s’exprimer en son propre nom, mais bien en tant que collectif] souligne que la reconnaissance adéquate du travail étudiant passe d’abord par la revendication d’être reconnu comme de véritables travailleuses et travailleurs, et donc par l’instauration du salariat étudiant.

Le travail accompli par les stagiaires, tant au niveau collégial qu’universitaire, est nécessaire et fructueux pour la société, et nécessite une rémunération juste et équitable selon le collectif. « Le salaire, à l’intérieur du système capitaliste, constitue une reconnaissance fondamentale de la valeur d’un travail », indique le CUTE, section UQÀM.

 La FIDEP ouvre le chemin

Le 20 octobre dernier, toujours en attente du dépôt public du rapport Granger sur la rémunération des stagiaires en psychologie, la Fédération interuniversitaire des doctorants en psychologie (FIDEP) s’est dite certaine d’en arriver rapidement à une solution avec le gouvernement. « Nos causes et nos revendications font consensus », a affirmé le président de la FIDEP, Eddy Larouche, en présentant les appuis de multiples groupes politico-jeunesse œuvrant à travers la province.

La situation est suivie de près par le collectif CUTE alors que le dénouement pourrait influencer leur mouvement. « La grève de l’internat en psychologie est importante pour nous, comme le serait une éventuelle victoire de leur part », affirme-t-il. Un dénouement positif pour la FIDEP paverait la voie à d’autres programmes, ce que souhaite le CUTE. « Si l’on reconnaît que les doctorants en psychologie méritent un salaire, il sera de plus en plus difficile d’expliquer pourquoi on n’accorde pas le même statut à ceux et celles qui étudient l’enseignement ou le travail social, par exemple », ajoute-t-il.

Le secrétaire général de l’UEQ, Francis Gravel St-Pierre, souligne l’appui de ses membres à la cause. « À l’Union étudiante du Québec, notre position est claire, le travail effectué par une personne doit être rémunéré, peu importe qu’il soit effectué par un étudiant ou un travailleur. »

À l’heure actuelle, les stagiaires en psychologie boycottent leurs stages depuis plus de 7 semaines en attente d’une résolution du conflit. Nonobstant la réaction du gouvernement au rapport Granger, le collectif CUTE convie tous les citoyens à un grand rassemblement le 2 novembre prochain, au Square-Victoria.