Culture

Le court métrage In memoriam, la maladie de l’oubli traite de l’Alzeihmer.

Réaliser ses rêves

In memoriam, la maladie de l’oubli est un court métrage expérimental sur l’évolution progressive et irréversible de l’Alzeihmer chez une personne âgée. « Même si notre film est classé comme étant expérimental, on comprend ce qui se passe, assure Viviane. C’est abstrait, il y a divers bruits étranges, mais c’est justement pour enrichir l’expérience du cinéphile, pour qu’il se sente pris dans sa tête, comme la vieille dame. »

Surprise, honneur et motivation

La surprise, c’est l’émotion qu’elles ont ressentie en apprenant que leur film avait été sélectionné par l’UdeM pour être projeté au FNC. « On est juste en deuxième année, s’exclame Janelle. On pensait que ce serait un film de troisième année qui serait choisi et, surtout, un film narratif, pas expérimental comme le nôtre ! »

En compétition dans la catégorie Rencontres pancanadiennes du cinéma étudiant (RPCÉ), qui réunit des étudiants de 19 écoles, les deux réalisatrices considèrent cette sélection comme un grand honneur. « C’est certain que d’être choisie, ça me motive encore plus à continuer dans cette voie, poursuit Janelle. Ça me donne la piqûre. »

Au-delà du FNC

Mises en place en 2014, les RPCÉ sont ouvertes à l’ensemble des départements de cinéma des écoles et universités du Canada. L’objectif est d’offrir aux participants la possibilité d’échanger et de se rencontrer, grâce à une programmation qui inclut des ateliers, des leçons de cinéma et des activités, en plus de la projection de leurs films. Ces rencontres se veulent un lieu de découvertes, à l’image du festival qui les accueille.

Diplômé du baccalauréat en cinéma à l’UdeM l’an dernier, Francis Binet a participé à la première édition des RPCÉ, avec son court métrage Déracinement. Il considère que dans l’ensemble, l’expérience répond aux objectifs fixés. « C’est un très beau festival, déclaretil. Le FNC traite bien ses artisans et on y fait de belles rencontres. » Son film a depuis été projeté dans des festivals aux ÉtatsUnis, en Europe et au Brésil.

Malgré tout, il dresse un portrait nuancé du métier de réalisateur. « La relève se fait couper l’herbe sous le pied », affirme Francis. Il donne en exemple la fin du financement du vidéoclip par MusiquePlus et MAX au Québec à la suite d’un changement de réglementation du Conseil de radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en mai dernier.

Avant que cette décision soit rendue, Francis travaillait dans une boîte de production qui pouvait réaliser jusqu’à cinq vidéoclips par semaine. Il admet que cette époque est révolue. « C’est malheureux, parce qu’une personne pouvait réaliser trois vidéoclips par an et les ajouter à son portfolio, ce qui n’est plus possible aujourd’hui », raconte-t-il. Cet outil, rapporte Francis, est nécessaire à l’obtention de financement pour un court métrage.

Rêver d’un long métrage

Aujourd’hui monteur vidéo, Francis travaille sur de courtes séries documentaires commanditées par des entreprises, ce qui lui permet d’acquérir des connaissances et de développer ses compétences. Et même s’il s’éloigne quelque peu du cinéma, il ne ferme pas la porte, lui qui rêve de réaliser son propre long métrage. Janelle partage aussi ce désir, même si elle n’est pas dupe. « Je sais que c’est beaucoup de stress, affirme-t-elle. Il faut s’entourer d’une bonne équipe et trouver du budget. »

Quant à Viviane, elle ignore si elle poursuivra dans cette voie, mais les deux étudiantes admettent que l’expérience vécue au FNC les motive à réaliser de nouveaux films et leur donne envie de participer à d’autres festivals.

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