Réactions universitaires au budget provincial

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Par Julien Tardif
jeudi 30 mars 2017
Réactions universitaires au budget provincial
Le ministre des finances, Carlos Leitão, a déposé un budget axé sur l'éducation cette semaine à Québec. Crédit photo : Quartier Libre
Le ministre des finances, Carlos Leitão, a déposé un budget axé sur l'éducation cette semaine à Québec. Crédit photo : Quartier Libre
Le ministre des Finances Carlos Leitao a rendu public le 27 mars dernier le budget du gouvernement provincial pour l’année qui vient. S’il décrit son budget comme axé sur l’éducation, certaines organisations et syndicats ne semblent pas d’accord.

« Notre gouvernement annonce la mise en place d’un plan sans précédent pour la réussite éducative, a annoncé M. Leitao en présentant son budget. L’éducation est la grande priorité du nouveau budget québécois. » Ce sont 3,4 milliards de dollars en réinvestissement dans l’éducation qui ont été annoncés par le gouvernement Couillard, dont plus d’un milliard de dollars réservés à l’enseignement supérieur. Ce montant est réparti sur cinq ans, et le gouvernement n’a pas encore détaillé comment il sera utilisé, bien qu’il ait indiqué que l’embauche de personnel serait prioritaire.

Une somme de 100 millions de dollars sera injectée dans les différentes universités et les cégeps du Québec l’an prochain. Cet argent devrait servir à l’embauche de 500 nouveaux enseignants et professionnels pour appuyer les étudiants. une nécessité selon l’Union Étudiante du Québec (UEQ. « On a beaucoup étudié les besoins en réinvestissement et il est évident que les services aux étudiants, entre autres les bibliothèques, et le gel d’embauche des enseignants sont des secteurs qui ont été plus affectés que les autres », indique le président de l’UEQ, Nicolas Lavallée.

Alors que le dernier budget du gouvernement affirmait qu’une augmentation de 3,8% des budgets universitaires était nécessaire pour suivre l’inflation, c’est une indexation de 3,4% qui a été annoncée mardi. « On s’est fait promettre un budget axé sur l’éducation dans les dernières semaines, mais ce n’est manifestement pas ce qu’on a vu, observe le président de l’UEQ Nicolas Lavallée. Ce budget rejoint les coûts de l’inflation pour cette année, mais on est encore loin de rattraper toutes les coupures faites depuis l’entrée de ce gouvernement. » 

La décision du gouvernement d’échelonner ses investissements sur cinq ans incite l’UEQ à demeurer prudente, surtout considérant les élections provinciales de 2018 qui pourraient tout changer. Toutefois, elle s’est dite satisfaite de voir certains acquis confirmés par le budget. « Le réinvestissement de 80 millions dans l’Aide financière aux études (AFE), qui nous tenait à coeur, a été confirmé dans le budget », s’est réjouit Nicolas Lavallée, notant également l’indexation des prêts et bourses de l’AFE.

De son côté, la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) juge la relance du gouvernement trop optimiste en comparaison de l’austérité qui a caractérisé les derniers budgets. «  Au regard des engagements annoncés d’ici les prochaines élections, on est loin du grand réinvestissement attendu dans les universités », mentionne le président de la FQPPU Jean-Marie Lafortune. Pour lui, l’urgence de réinvestir est toujours bien présente, considérant le ratio québécois d’étudiants à temps plein par professeur qui est de 25,5 actuellement, bien au-delà de la moyenne canadienne à 18,5.

La Fédération des cégeps s’est quant à elle réjouie des investissements de 37,5 millions de dollars dans le réseau collégial. « Les différentes mesures annoncées dans ce budget vont permettre aux cégeps de bonifier les services aux étudiants, ce qui est primordial pour la réussite éducative et constitue la raison d’être des cégeps », a déclaré le président-directeur général de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay, par voie de communiqué. Ces sommes sont considérées comme une « bouffée d’air frais » par la Fédération.