Ce document, intitulé Université québécoise du futur : Tendances, enjeux, pistes d’action et recommandations, a été remis à la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, le 15 septembre dernier.
« Ce groupe de réflexion avait pour mandat de formuler des pistes d’action et des recommandations susceptibles de guider l’action gouvernementale, les établissements universitaires et la communauté en ce qui a trait aux conditions d’accomplissement, aux pratiques et au financement des activités d’enseignement et de recherche. », explique la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), qui a participé à l’élaboration de ce document.
Trois nouveaux enjeux
Le groupe de travail relève trois enjeux auxquels doivent s’adapter les universités québécoises pour continuer à être pertinentes :
- Collaborer tous azimuts pour optimiser les apports novateurs à la société. « De nombreux intervenants et intervenantes plaident-ils déjà pour une collaboration accrue entre universités […] Il est crucial pour l’université du futur de favoriser la recherche, la coopération et les échanges en valorisant la collaboration au détriment de la compétition », peut-on lire.
- Captiver pour réussir la formation. Le rapport mentionne la réussite de la formation, l’attraction et la rétention des étudiants. « Il faut savoir captiver les étudiantes et les étudiants, captiver leur intelligence, leur goût d’apprendre, leur imagination, leur motivation, pour réussir leur formation. On pourrait même dire séduire les personnes qui s’inscrivent aux études universitaires », indique-t-il.
- Orchestrer savoir et société. Le groupe de travail rappelle la difficulté pour certaines personnes de distinguer le vrai du faux, dans un contexte de surabondance d’informations peu ou pas vérifiées. Il souligne aussi la priorité accordée, en matière de financement, aux domaines de recherche susceptibles d’avoir des impacts immédiats, au détriment des recherches plus théoriques, mais tout aussi indispensables à long terme.
Dix hypothèses de recommandations
Parmi les recommandations, quatre sont des hypothèses pour assurer les conditions de base du fonctionnement de l’université québécoise du futur et six répondent aux trois enjeux précédemment identifiés.
Le groupe de travail demande notamment que se poursuivent les efforts du gouvernement du Québec pour améliorer le financement public des universités québécoises, afin qu’elles demeurent attractives et efficaces dans le recrutement et la rétention des meilleurs professeurs et étudiants.
« Que, si cela n’est pas déjà fait, chaque université se dote de plans d’action précis et les tienne à jour aux fins d’amener la composition de leurs corps professoraux et celle des autres corps d’emploi à épouser plus fidèlement celle de la société québécoise », propose aussi le groupe de travail.
Le document conseille aux universités québécoises de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que, d’ici 2030, les femmes constituent la moitié de leur corps professoral.
Des consultations qui s’amorcent
Ce rapport est le résultat du travail d’un groupe de réflexion composé de professeurs, de chargés de cours, d’étudiants, de directions d’établissements, de partenaires du milieu entrepreneurial ainsi que d’un représentant du ministère de l’Enseignement supérieur. Ce comité, mis sur pied il y a un an, est présidé par M. Quirion.
À la suite du dépôt de ce document, Mme McCann a indiqué vouloir que ces recommandations fassent l’objet d’une consultation afin d’identifier des pistes d’actions qui répondent aux besoins du milieu. Elle invite chaque personne qui s’intéresse à l’évolution des pratiques, au fonctionnement et au rôle des universités à y participer.
Les réactions ou suggestions sur chacune des dix hypothèses de recommandations peuvent être soumises via un formulaire, et ce, jusqu’au 24 octobre 2020. Les commentaires alimenteront les quatre séances délibératives prévues en novembre prochain.
