Quand s’entraîner rime avec étudier

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Par Sarah Meira
vendredi 17 novembre 2017
Quand s’entraîner rime avec étudier
Jade Dusablon, étudiante en physiothérapie. (Crédit: Laura-Maria Martinez)
Jade Dusablon, étudiante en physiothérapie. (Crédit: Laura-Maria Martinez)
L’étudiante à la maîtrise en physiothérapie, Jade Dusablon et l’étudiante à la maîtrise en études internationales, option Coopération et développement économique Elysa Vaillancourt s’ouvrent sur la difficulté de concilier études supérieures et natation de compétition avec les Carabins.

Quartier Libre : Comment décririez-vous les défis auxquels vous devez faire face pour réussir à vous entraîner tout en étudiant ?

Jade Dusablon : Je dirais que le plus difficile, c’est de gérer mon horaire. Il faut vraiment qu’il soit bien planifié. Dès qu’il est désorganisé, ça commence à être plus difficile de concilier les deux. J’essaie toujours d’avoir un calendrier précis, de laisser des périodes de temps pour étudier, de faire mes travaux à l’avance et d’éviter de devoir étudier à la dernière minute jusqu’à une heure du matin.

Elysa Vaillancourt : C’est sûr qu’on a un horaire qui est assez chargé. Je m’entraîne environ 20 à 25 heures par semaine. Il faut réussir à être très organisées, on n’a pas vraiment de temps à perdre. Mais je pense qu’on est rendues à un point où ça fait tellement d’années qu’on le fait que, rendues à l’université, on sait comment bien organiser son temps. Ce sont des habitudes qu’on prend au fil des années.

QL : Quelles sont les plus grandes difficultés que vous rencontrez au quotidien ?

J. D. : Je dirais que les plus grosses difficultés arrivent vraiment à la mi-session et la fin de session. J’ai toujours réussi. Ça fait quand même 18 ans que je nage et je suis habituée à concilier la natation et les études. Mais il y a quand même un stress qui vient du fait qu’il faut que j’étudie plus à ces moments-là. Je deviens plus fatiguée, mes entraînements vont moins bien et il y a la crainte que la prochaine compétition aille peut-être moins bien. C’est un gros cercle vicieux.

E. V. : Je crois que c’est le manque d’énergie. C’est facile d’embarquer dans cette spirale-là. Je pense qu’à un moment donné, il faut prendre un peu de temps pour soi, prendre le temps de se reposer. Si j’essaie d’étudier, de me bourrer le crâne pendant que je suis fatiguée, je sais que ça ne donnera rien et que de me reposer serait la chose la plus productive à faire.

Sinon, il y a plein d’événements et d’activités les soirs et les fins de semaine qui nous sont proposés. Il faut savoir dire non sans se sentir mal. Parfois, un samedi soir, on aimerait juste se reposer et c’est correct comme ça. On sait que ça va en valoir la peine.

Elysa Vaillancourt, étudiante à la maîtrise en études internationales. (Crédit: Laura-Maria Martinez)

Elysa Vaillancourt, étudiante à la maîtrise en études internationales.
(Crédit: Laura-Maria Martinez)

 

QL : Quelle différence avez-vous observée sur le plan de la conciliation sport-études depuis que vous êtes aux cycles supérieurs, par opposition au premier cycle ?

J. D. : Au cégep, j’ai fait mes études en trois ans, alors je n’avais pas beaucoup d’heures de cours. J’avais le temps de m’entraîner comme je voulais. Et là, je suis arrivée à l’université et mes heures de cours ont doublé. J’avais 30 heures d’école par semaine ! Maintenant, à la maîtrise, on a un projet de recherche en plus des cours, alors la charge de travail est plus grande. C’est plus difficile de me concentrer sur la natation.

J’ai manqué les qualifications pour les Jeux olympiques, mais à un certain moment, il faut faire un choix. Par exemple, prendre une année sabbatique pour s’entraîner le plus possible ou tout donner pour la maîtrise.

E. V. : Maintenant, ce sont plutôt des travaux, des projets, tous répartis dans la session. On n’a pas vraiment de mi-session. Chaque semaine, j’ai des trucs à remettre, des travaux à faire. Il a fallu que je me mette au travail dès ma première semaine de cours, alors qu’au premier cycle, c’était plus concentré vers la mi-session et la fin de session. J’ai dû m’ajuster par rapport à ça.

QL : Quelles astuces avez-vous trouvées pour gérer votre temps ?

J. D. : Il y a beaucoup de gens qui disent qu’ils n’ont pas le temps de s’entraîner. Je dirais plutôt qu’il faut trouver le temps. C’est toujours possible de faire les deux, mais il faut éviter de procrastiner… ou d’écouter Netflix !

Au cégep, on m’avait conseillé de profiter du moment présent, parce que plus tard je n’aurais plus l’occasion de faire les deux comme que je le fais maintenant. Même si ce n’est pas facile, je peux faire le sport et le programme d’études que j’aime. Ce n’est pas donné à tous d’avoir cette chance. C’est sûr qu’il y a des moments de stress quand même, mais cette vision m’aide à mieux en profiter.

E. V. : Je fonctionne par ordre de priorité : ce qui vient cette semaine, la prochaine ; ce qui compte, ce qui ne compte pas. J’écris tout ce que j’ai à faire. Je fonctionne aussi beaucoup par objectifs. Je m’en fixe chaque jour avec ce que je dois faire. Une fois que je les atteins, c’est là que je me permets de faire autre chose de moins relié aux études.