Volume 23

Quand les professeurs s’en mêlent

« Nous sommes des électrons libres, nous ne sommes pas un groupe syndical, on dit ce qu’on a à dire », déclare l’une des porte-paroles du collectif SOS Universités et professeure titulaire au Département des fondements et pratiques en éducation à l’Université Laval, Chantal Leclerc. Une quarantaine de membres de la communauté universitaire se sont rencontrés spontanément pour écrire une lettre dénonçant les coupes budgétaires qui ont notamment entraîné une augmentation du nombre d’étudiants par professeur de l’ordre de 28 % entre 1994-1995 et 2012-2013.

Selon Mme Leclerc, cette lettre s’est rapidement transformée en une pétition qui se voulait rassembleuse dans le milieu de l’enseignement supérieur. Celle-ci a récolté plus de 4 000 signatures de la communauté universitaire, dont au moins 2 000 de professeurs. Bien qu’écrite par une quinzaine de professeurs à Québec, la pétition a été signée par des membres d’autres universités, comme l’Université du Québec à Rimouski, l’Université McGill ou HEC Montréal.

Le collectif s’est rassemblé le 3 novembre dernier devant l’Université Laval. Afin de réclamer un réinvestissement en éducation, les membres ont donné leur pétition aux représentants des partis d’opposition au gouvernement libéral, le péquiste Alexandre Cloutier, la députée de Québec solidaire Françoise David et un représentant de la Coalition Avenir Québec Jean-François Roberge. « Il y a une responsabilité sociale des professeurs de dénoncer, que l’on a voulu assumer, explique la porte-parole. Les étudiants ont parfois du mal à voir la détérioration du système, car leur présence y est récente et, en général, plus courte. » Le collectif ne suit pas de ligne d’action établie, mais prévoit appuyer toutes les activités et manifestations qui se dérouleront au cours des prochains mois en soutien à l’enseignement supérieur.

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