Protofiev : Shoegaze en français

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Par Dominique Cambron Goulet
mardi 18 septembre 2012
Protofiev : Shoegaze en français
«C’est la musique qui vient toujours en premier. On n’est pas Douze hommes rapaillés!» – Loïc April, chanteur de la formation shoegaze Protofiev (Crédit photo : Courtoisie Protofiev)
«C’est la musique qui vient toujours en premier. On n’est pas Douze hommes rapaillés!» – Loïc April, chanteur de la formation shoegaze Protofiev (Crédit photo : Courtoisie Protofiev)

Même si elle n’a qu’un seul spectacle à son actif et deux chansons sur son site Bandcamp, la formation Protofiev a gagné le concours Jouer à Pop Montréal et sera de la programmation du festival cette année. Le trio – dont l’un des membres étudie à l’UdeM – proposera sa musique garage empreinte de shoegaze le 21 septembre prochain au Quai des Brumes.

C’est en envoyant une démo que le trio a gagné le concours ouvert à tous Jouer à Pop Montréal, organisé par Bande à part. Même si les membres ont de la difficulté à définir leurs influences, Protofiev émane clairement du shoegaze : un courant de rock alternatif né en Angleterre à la fin des années 1980 qui combine distorsion et bruits violents. «On en est encore à la création d’un set, à se monter un show», explique Loïc April, bassiste et chanteur du groupe.

Leur processus de composition est collectif. « La musique part souvent d’un riff de quelques notes qu’on donne aux autres pour qu’ils soumettent des idées ou un concept, explique Nicolas Picard, le guitariste. Mais les paroles, ça, c’est du 100 % Loïc ! » La démarche de Loïc est toutefois teintée du travail des deux autres. «Je m’inspire de la musique pour écrire les textes, ajoute le chanteur. C’est elle qui vient toujours en premier. On n’est pas Douze hommes rapaillés ! » Le style shoegaze a rarement été fait en français, ce qui donne une originalité au trio. La question de la langue s’est posée, mais selon Loïc, le choix a toujours été clair. «Je me suis dit qu’on était au Québec et que c’était le choix logique », affirme-t-il.

De leur point de vue, le succès d’un groupe émergent ne dépend plus du tout d’un album comme avant. «Le milieu musical a changé, dit le chanteur. On n’est pas pressés de sortir un album.» Il cite l’exemple du groupe canadien Metz qui a pu faire trois ans de tournée avec seulement trois EP de deux chansons avant d’être signé par l’étiquette américaine Sub Pop.

Même si Protofiev a déjà un son particulier, les musiciens ne veulent pas s’y arrêter. Ils écoutent énormément de musique et se laissent inspirer par de nouveaux sons. Le batteur, Etienne Galarneau, croit d’ailleurs que ses études en musicologie à l’UdeM l’aident à ce niveau. «Mes études m’ont permis de développer de bonnes habitudes d’écoute, explique-t-il. Elles m’aident à comprendre quelle direction prend notre son. J’ai plus de facilité à emmagasiner de l’information, et ma curiosité me pousse à fouiller plus loin pour de nouvelles idées. » Ces nouvelles idées permettront peut-être au groupe de se tailler une place dans la jungle musicale montréalaise.

Protofiev avec Jimmy Target & The Triggers, Apollo 18 et Les Indiens

Quai des Brumes,

4481, rue St-Denis

21 septembre, 20h30