Les libéraux fédéraux veulent votre vote. Michael Ignatieff s’est engagé à ce qu’un gouvernement libéral verse une bourse d’études de 4 000 $ à chaque étudiant universitaire du pays. Une promesse qui réjouit les associations étudiantes du Québec et fait réagir négativement le Parti conservateur.
Le versement du montant serait réparti sur les quatre années du baccalauréat des Canadiens anglais, et sur les cinq années du parcours cégep/université des Québécois. Les étudiants inscrits dans un programme technique devraient aussi recevoir ce soutien supplémentaire, selon les dires du chef libéral.
Les étudiants issus de familles à faible revenu verraient leur bourse augmenter de 500 $ par année, pour atteindre un total de 6000 $.
Le projet, baptisé Passeport canadien d’apprentissage, coûterait un milliard de dollars par année, selon l’évaluation des libéraux.
Réactions étudiantes positives
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération universitaire étudiante du Québec (FEUQ) accueillent la promesse à bras ouverts. « Le Parti libéral du Canada reconnaît que les étudiants n’ont pas les ressources financières pour étudier, a affirmé Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ. À force de se faire avoir par le gouvernement Charest, les étudiants ne peuvent pas rejeter du revers de la main cet argent.»
La Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAECUM) salue aussi l’engagement, rappelant l’importance de la hausse annoncée par Québec des droits de scolarité de 1625 $ en cinq ans.
Sans pour autant cracher sur l’argent, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) estime de son côté que ce programme ne s’attaque pas à la racine du problème : « C’est sûr qu’on ne va pas dire non, ce n’est pas négatif. Cependant, pour nous, comme nous le répétons souvent, il n’y a aucune mesure d’aide financière qui peut vraiment réellement compenser une hausse des frais de scolarité », explique Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de l’ASSE.
Réaction politique négative
Les conservateurs fédéraux ne sont pas aussi enthousiasmés par le projet de leurs adversaires politiques.
Selon Stephen Harper, chef du Parti conservateur et premier ministre sortant, la mesure ferait gonfler les revenus de certains étudiants au point où ils ne seraient plus admissibles aux programmes réguliers d’aide financière. « Si vous lisez le plan de Michael Ignatieff du début à la fin, il indique que certaines déductions fiscales pour les étudiants et pour les parents d’étudiants ne leur seraient plus disponibles, explique Stephen Harper. En d’autres mots, il augmenterait leurs impôts. » Il a pour sa part promis l’annulation de la dette d’études des médecins qui s’engagent à pratiquer en région éloignée jusqu’à concurrence de 40 000 $, et de celle des infirmiers à hauteur de 4 000 $ par an.
Si l’idée du Passeport canadien d’apprentissage peut paraître alléchante, les étudiants ne devraient peut-être pas planifier leur budget en conséquence. Le Parti libéral traîne actuellement de la patte, avec 28 % des intentions de vote, contre 35% pour les conservateurs.