Prioriser la sécurité

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Par Thomas Martin
lundi 13 février 2017
Prioriser la sécurité
Des étudiants de l’UdeM évalueront 160 matchs d’hockey mineur pour mieux comprendre les blessures. Crédit photo : Courtoisie Hockey Québec.
Des étudiants de l’UdeM évalueront 160 matchs d’hockey mineur pour mieux comprendre les blessures. Crédit photo : Courtoisie Hockey Québec.
Quartier Libre transporte ses lecteurs sur le terrain, au cœur des projets de recherche menés par des étudiants. Dans ce numéro, une équipe de chercheurs de l’UdeM étudie les blessures qui surviennent lors des matchs afin de mieux comprendre les conséquences et les risques de blessures associées aux mises en échec.
« Durant la partie, on prend des notes sur les incidents qui ressemblent à des blessures et à la fin de la partie on va confirmer cela auprès des équipes. »
Jean-Michel Lavallière, étudiant au baccalauréat en kinésiologie

Le Québec est un précurseur en ce qui a trait à la sensibilisation des blessures dans le hockey mineur, ayant été la première province à interdire les mises en échec au niveau pee-wee [NDLR : moins de 13 ans] en Amérique du Nord. Hockey Québec a cette fois décidé de s’associer à une équipe de chercheurs de l’UdeM afin d’étudier directement sur le terrain les risques des mises en échec pour les joueurs de niveau Bantam [NDLR : moins de 15 ans].

Depuis maintenant deux ans, les plaquages au centre de la glace sont interdits car jugés trop dangereux pour tous les niveaux, sauf pour les joueurs de niveau élite. « Le projet permettra de déterminer le taux de blessures au niveau Bantam au Québec et en même temps d’évaluer les répercussions de la nouvelle règle mise en place par Hockey Québec sur les mises en échec avec restrictions », explique l’étudiant au baccalauréat en psychologie Gabriel Lavoie, qui participe à la recherche. Au total, 160 matchs seront observés par les deux étudiants lors de trois tournois provinciaux, dont la Coupe Dodge, le plus grand tournoi de hockey amateur au Québec.

Un travail de longue haleine

L’étudiant au baccalauréat en kinésiologie Jean-Michel Lavallière, chargé de coordonner les équipes de travail et principal relais auprès de Hockey Québec, est aux premières loges pour observer et analyser les matchs. « Pour la collecte de données, on rencontre le personnel de chaque équipe qu’on observe afin de l’informer sur notre travail, informe-t-il. Durant la partie, on prend des notes sur les incidents qui ressemblent à des blessures et à la fin de la partie on va confirmer cela auprès des équipes. »

Responsable de l’analyse des données, Gabriel Lavoie joue également un rôle essentiel dans le processus. « Je m’occupe des statistiques, j’analyse les données et je prépare les présentations », indique Gabriel. L’étudiant présentera ensuite les résultats au cours de différents évènements sur la prévention des blessures au hockey mineur.

Sur un plan plus personnel, c’est également une opportunité pour ces étudiants de se frotter au monde de la recherche de manière concrète. « C’est très stimulant. Le travail comporte ses difficultés, notamment pour tout coordonner », estime Jean-Michel. Toutefois, cette expérience lui a permis de prendre conscience qu’il était fait pour la recherche.

Selon le professeur titulaire au Département de kinésiologie et responsable de projet, Dave Ellemberg, l’objectif final est de comprendre si ce règlement a réellement un effet et si les restrictions permettent de mieux protéger les jeunes joueurs face aux blessures. « Idéalement, nous aimerions mener l’étude sur trois ans pour aboutir à de meilleurs résultats », ajoute-t-il.

Des résultats à venir

C’est la deuxième année consécutive que cette collaboration est mise en place, une expérience renouvelée pour enrichir l’étude. « Il nous fallait plus de données afin d’être plus précis dans les recherches, sachant qu’il y a plusieurs niveaux de mise en échec dans ces catégories d’âge », dévoile la coordonnatrice en santé et sécurité de Hockey Québec, Mariève Blais. « Pour nous, c’est une collaboration gagnant-gagnant ; les étudiants ont accès au terrain pour aller chercher des données et nous aurons accès à des données utiles par la suite. » Elle espère que cette étude permettra d’y voir plus clair sur un enjeu important pour la sécurité des jeunes joueurs.

« On ne parle pas de résultats pour tout de suite, précise Dave Ellemberg. On en est encore à la phase préliminaire. On observe quelques tendances, mais on se garde encore d’émettre des jugements ». Il faudra attendre la troisième phase du projet prévue pour 2018, où une analyse plus étoffée et des résultats concrets permettront de dégager des enseignements.

La santé des joueurs est essentielle dans un sport réputé pour la violence de ses contacts sur la glace et Hockey Québec l’a bien compris. En s’associant à l’UdeM, l’organisation cherche à démontrer l’efficacité des règles mises en place récemment et ainsi à demeurer un précurseur à l’échelle nationale.

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