Culture

Dans Rio, dont la sortie en salles est prévue le 13 avril 2011, les aras jasent.

Prédictions de 2011 à 2031

Bien que j’aie tenté d’échapper au jeu de l’anticipation cinéphilique durant quelques années, la responsabilité d’annoncer ce que 2011 nous réserve s’avère lourde et problématique. Question de ne pas faire d’erreurs et de rendre les prédictions les plus justes possible, un tour des médias les plus branchés de l’heure s’est imposé : Imdb, Twitter et Filmaffinity, entre autres, y sont passés. Étant donné qu’on ne retrouve que très peu de réponses dans ces colosses de l’Internet, il aura fallu creuser dans les sources inhabituelles.

À prévoir en 2011 : une avalanche de films avec des animaux qui parlent. Dans Rio, dont la sortie en salles est prévue le 13 avril 2011, les aras jasent.

La recherche, quoique douloureuse, s’est avérée fructueuse et a permis de recenser, de façon générale, ce à quoi nous aurons droit – ou pas – en cette nouvelle année. Avant de commencer le dévoilement, une mise au point s’impose. S’il y aura bel et bien une suite au très attendu Harry Potter et à l’incompréhensible Twilight et, bien sûr, une avalanche de films en 3D ayant comme personnages principaux des animaux qui parlent, il est plus intéressant d’annoncer les longsmétrages qui capteront l’attention par leur marginalité. Sans aller dans les recoins qui n’intéresseront que les plus pointus des cinéphiles, voyons quelques titres qui risqueront d’enflammer le regard du spectateur.

Parmi les objets les plus étranges sortant de la machine hollywoodienne, il y aura The Green Hornet mis en scène par Michel Gondry – Eternal Sunshine of the Spotless Mind. En tête d’affiche, Seth Rogen – c’est là que l’objet devient étrange– jouera le rôle du rédacteur en chef du Daily Sentine. Sous le nom du Frelon Vert, il devient un justicier qui fait connaître la loi aux truands à l’aide de son acolyte expert en arts martiaux. Un synopsis qui miroite avec ceux de son genre, mais qui intrigue par celui qui lui donnera vie.

Un autre titre qui étonne en ce début d’année est The Tree of life de Terrence Mallick. Connu pour ses films hautement philosophiques à la narration inhabituelle, ce cinéaste aura su plaire au grand public tout en bâtissant une oeuvre riche au plan cinématographique. Analysant le thème de la perte d’innocence, le film met en vedette Brad Pitt et Sean Penn, signe précurseur d’une popularité garantie.

Ce que l’on ne verra pas

Nous n’aurons certainement pas de nouveaux films de la part de Chabrol ni de Rohmer, encore moins de Satoshi Kon ou d’Arthur Penn. Ils sont tous pardonnés, car ils nous ont quittés pour un monde meilleur. Pourtant, il y a des cinéastes bien vivants qui ne pourront pas exercer leur métier en raison de la censure. C’est le cas de J a f a r Panahi e t Mohammad Rasoulof. D’origine iranienne, ces deux cinéastes ont été condamnés à passer six ans en prison pour des raisons qui sont des plus nébuleuses. À cette peine s’ajoute l’interdiction de réaliser des films durant les vingt prochaines années. Il faut se rappeler que c’est la deuxième fois que Jafar Panahi se fait emprisonner en moins d’un an. Il aura pu échapper à sa première peine grâce à l’appui de ses confrères cinéastes et de la communauté cinéphilique. Le cinéma iranien nous reviendra peut-être en 2031, si la justice n’est pas au rendez- vous cette fois-ci.

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