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La ministre des Sciences, Kirsty Duncan lors des célébrations du 40e anniversaire du laboratoire TRIUMF. (Photo: Flickr.com

Pour un milieu universitaire équitable, divers et inclusif

Cette loi, mise en place il y a maintenant dix ans dans le système universitaire, somme les universités à se plier à des objectifs concernant une représentation juste des minorités et des femmes dans les milieux universitaires. Or, la plupart des universités n’ont jamais atteint les objectifs de ce projet. « Quand je suis devenue ministre des Sciences, j’ai insisté pour que les universités respectent les engagements sur la diversité et l’équité pris il y a dix ans, affirme la ministre Duncan. Pour la plupart, elles ont échoué. En une décennie, les choses n’ont pas assez progressé. » En effet, la situation est loin d’être équitable dans le milieu universitaire canadien. En 2017, seulement 30 % des chaires de recherches étaient attribuées à des femmes. De plus, les femmes recevraient la moitié moins que les hommes en subventions privés et, au public, près de 15 000 $ de moins que leurs homologues masculins.

Face à cette situation, le Programme des chaires de recherche du Canada (CRC) a élaboré en mai dernier un plan d’action plus sévère en matière d’équité, de diversité et d’inclusion afin que les institutions universitaires assurent une représentation équitable des femmes, des autochtones, des minorités visibles et des personnes handicapées dans la recherche canadienne. En vertu de ce plan, les universités ont jusqu’au 27 octobre 2017 pour publier sur leur site Web un engagement en matière d’équité, de diversité et d’inclusion et elles ont jusqu’en décembre pour remettre un plan d’action en vue de remédier à la sous-représentation des quatre groupes désignés. Finalement, les établissements ont jusqu’en décembre 2019 pour atteindre les objectifs qu’elles se seront fixés, sans quoi elles ne recevront plus de financement de la part du gouvernement.

Un plan d’action positif pour le milieu étudiant

Si ce plan d’action vise davantage les plus hautes sphères de la recherche au Canada, ses répercussions seront éventuellement ressenties dans la vie étudiante. En effet, une plus grande mise en valeur des compétences des femmes et des minorités à des postes clés en recherche permettront à davantage d’étudiants d’aspirer à des postes d’envergure en plus de débloquer des fonds pour leurs projets universitaires.

Si ces mesures gouvernementales assurent de meilleurs débouchés pour les étudiants aux cycles supérieurs, il reste à voir concrètement comment les universités s’adapteront à ces objectifs. Certaines institutions ont déjà entrepris des actions afin de changer la dynamique de pouvoirs et d’inégalités qui peuvent surgir en classe. Par exemple, certains professeurs de sociologie et de sciences politiques à l’UQAM ont revu la formule d’enseignement de leurs séminaires pour permettre une pédagogie horizontale et égalitaire par le biais de quotas d’interventions en classe.

Quoiqu’audacieuse, cette action reste encore embryonnaire et ne semble pas encore avoir fait suffisamment d’échos pour convaincre d’autres universités à emboîter le pas dans cette direction. L’UdeM a jusqu’au 27 octobre pour présenter ses stratégies d’action afin de répondre aux exigences gouvernementales en matière d’équité, de diversité et d’inclusion. Sachant qu’encore tout récemment, l’institution s’est vue critiquée par rapport à une nomination au sein de sa Faculté des arts et sciences jugée sexiste par plus d’une centaine de professeurs, il serait souhaitable que ses stratégies se montrent novatrices et audacieuses pour que l’UdeM soit, une fois pour toutes, un modèle universitaire juste, équitable et inclusif.

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