Pour le directeur de HEC Montréal, « les échanges internationaux virtuels vont se développer », même après la pandémie

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Par Romeo Mocafico
mercredi 2 décembre 2020
Pour le directeur de HEC Montréal, « les échanges internationaux virtuels vont se développer », même après la pandémie
Pour Federico Pasin, ces programmes ne remplaceront pas les échanges « classiques » en personne. Crédit : Pxhere.
Pour Federico Pasin, ces programmes ne remplaceront pas les échanges « classiques » en personne. Crédit : Pxhere.

Federico Pasin estime que les offres virtuelles d’enseignement, développées par certaines universités pendant la pandémie, ne feront pas concurrence aux échanges internationaux « en personne ».

D’après le directeur de HEC Montréal, Federico Pasin, les universités pourraient tirer profit à long terme des apprentissages imposés par la pandémie. Il pense que, parmi les avancées sur la numérisation, les investissements technologiques et les compétences développées par le corps enseignant, les programmes de « mobilités virtuelles » comme celui mis en place à HEC Montréal, pourraient se multiplier, même après la crise pandémique.

« Nos étudiants ont la chance de suivre des cours à Milan, à Maastricht, tout en étant à Montréal, explique M. Pasin. C’est certain qu’après la crise, ce programme va conserver toute sa valeur. (…) J’ai l’impression que ça va se développer, pas forcément à une énorme échelle, parce que ça répond à un besoin. »

 Une cohabitation possible

Si le directeur de HEC Montréal voit cette forme de mobilité prendre une part plus importante dans le monde universitaire au fil des années, il considère que ces programmes ne représentent pas une menace pour les échanges « classiques » en personne.

« L’expérience est quand même plus riche et on a quand même beaucoup d’à-côtés quand on se déplace, précise-t-il. La mobilité virtuelle tombe dans le mille pour quelqu’un qui a le goût de voir des professeurs d’ailleurs (…) pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, ceux qui souhaitent réduire leur empreinte écologique, ceux qui n’ont pas les moyens. »

Pour M. Pasin, le réel et le virtuel peuvent cohabiter, même lorsqu’il s’agit de mobilité. « Le virtuel ne remplacera pas le réel, mais il ne s’éteindra pas à la fin de la pandémie, assure-t-il. Je pense que les deux formes de mobilité vont cohabiter. »

Des frais pour l’heure inchangés, même en virtuel


Alors que de nombreux étudiants réclament le remboursement d’une partie des frais de scolarité pour cette année de cours sous le signe de la pandémie, le prix d’une formation dans une université étrangère pour les étudiants internationaux reste le même, que l’on suive les cours dans le pays d’accueil ou depuis son salon.

« Le fait d’offrir des cours en virtuel reste coûteux, souligne M. Pasin pour justifier le maintien d’une seule et même facture pour tous. On paie des infrastructures, on paie des installations, on ajoute des frais en bande passante, en caméras, en micros. On s’est ajouté des frais cette année avec la pandémie, ce n’est pas évident d’offrir des rabais. »

Toutefois, le directeur de HEC Montréal cultive l’espoir que la situation puisse changer au cours des années à venir. « Après, est-ce qu’on va réfléchir à long terme ? s’interroge-t-il.Y aura-t-il des offres différenciées ? On essaye un peu. (…) C’est certain qu’il va y avoir cette réflexion du côté des universités, mais tant que le coût de production n’est pas plus faible, ce n’est pas évident. »

En attendant, M. Pasin a affirmé lors d’une conférence en ligne organisée ce mardi 1er décembre par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) qu’il scrute les frontières et les annonces gouvernementales afin de voir les étudiants autorisés à voyager à l’étranger le plus rapidement possible.