Avec sa programmation éclectique et généreuse, Pop Montréal est un des festivals montréalais qui exige le plus de concessions pour celui qui ne veut rien manquer. 30 minutes à L’Olympia avant de quitter en vitesse pour un sous-sol d’église quelconque du Mile End, voilà le genre de choses auxquelles le festivalier a été confronté du 19 au 23 septembre dernier. Quartier Libre présente son bulletin officiel sur ces cinq jours de découvertes musicales.
(Par Olivier Boisvert-Magnen et Mathieu Mireault)
Rich Aucoin au Divan Orange
Les spectacles de Rich Aucoin sont reconnus pour être festif. Pourtant, rien ne pouvait préparer la foule montréalaise à l’enthousiasme débordant du musicien canadien samedi dernier. « Je n’ai jamais vu le Divan Orange lever comme ça », avouait le technicien de son du bar à la fin du spectacle. Rich Aucoin multipliait les séances de body surfing dans la foule et ne se gênait pas pour aller danser avec les spectateurs. Il invitait également le public à chanter avec lui grâce à des projections de paroles en arrière-plan. (M. M.)
Note : A+
Purity Ring à La Tulipe
Le duo montréalais d’adoption nous faisait le plaisir de clôturer le festival avec son électro teinté de basses lourdes, de rythmes hip-hop lents et de synthétiseurs vaporeux. D’un côté, la chanteuse Megan James jouait de sa douce voix comme d’un instrument. De l’autre, le musicien Corin Roddick s’occupait des machines et tapait avec des baguettes sur des lampes chinoises qui s’allument momentanément et produisent des sons furtifs. Par-dessus les deux comparses, une dizaine de lanternes changaient de couleur au gré des rythmes percutants. Pendant 50 minutes, le spectateur n’était plus à La Tulipe, mais dans un voyage intérieur bordé par les sonorités riches de Purity Ring. (O. B.-M.)
Note : A+
Dead Obies au Quai des Brumes
Dead Obies pourrait bientôt voler le titre de groupe local le plus énergique à Alaclair Ensemble. Devant un public conquis d’avance, la jeune troupe hip-hop a performé avec assurance dans un franglais maîtrisé. L’aisance des rappeurs Yes McCan et Jo RCA était captivante. À eux seuls, ils ont réussi à combler l’absence du charismatique rappeur Snail Kid. En fin de spectacle, le public a réagi avec enthousiasme à la chanson « Unos », une pièce au rythme lent qui fait sauter. (M. M.)
Note : A
Arthur H au Théâtre Rialto
Loud, Lary, Ajust et Alaclair Ensemble à la Sala Rossa
- Loud et Lary (Crédit photo : Mathieu Mireault)
La Sala Rossa était pratiquement bondée pour le spectacle des deux groupes de hip-hop québécois alternatif les plus en demande au Québec en ce moment. Loud, Lary, Ajust a présenté un court spectacle énergique jumelant rythmes électroniques et basses pesantes aux flows incroyables des rappeurs. Ensuite, Alaclair Ensemble a donné un spectacle dynamique. Les cinq rappeurs (Claude, Eman, Maybe Watson, KenLo et Ogden) et le DJ (vLooper) ont pigé à travers leur banque impressionnante d’albums (au-dessus de 10 en moins de deux ans) pour livrer une dose d’énergie au public. Le tout a été entrecoupé de quelques délires : la danse officielle du groupe « le petit poulet », des discours sur l’indépendance du Bas-Canada et des reprises hilarantes de Roch Voisine, d’Éric Lapointe et même du thème de Watatatow. (O. B.-M.)
Note : A-
Dam-Funk à la Mission Santa Cruz
Dam-Funk est hypnotisant sur scène. Habituellement accompagné de musicien, le DJ a en profité pour créer une atmosphère intime avec le public, en mettant l’accent sur son répertoire de chansons les plus sensuelles. La légende du funk urbain se démenait aussi sur scène, inspirant le public à danser avec vigueur. À la fin du spectacle, le DJ a remercié le public de le suivre dans son trip, qu’il a décrit comme « une expérience honnête, loin des hits commerciaux, loin des chansons hypocrites ». (M. M.)
Note : B+
Austra à la Mission Santa Cruz
À Pop Montréal, les sous-sols d’église et la salle communautaire sont prisés par les organisateurs pour donner un caractère unique aux spectacles, loin des grandes salles convenues. Dans le cas du spectacle gratuit d’Austra présenté à la Mission Santa Cruz – une église portugaise –, l’idée était peut-être trop hipster et pas assez réaliste, à en juger par la géante file d’attente extérieure et par la chaleur accablante de la salle. En fait, il faisait tellement chaud près de la scène qu’il y était difficile de respirer. L’électro-pop du quintet – mêlant sons gothiques et voix forte à la Florence and the Machine – a tout de même fait effet dans la salle… mais difficile d’oublier les images de sueur dégoulinante liées au spectacle. (O. B.-M.)
Note : C
Keith Kouna à la Commission des liqueurs
Keith Kouna a présenté en exclusivité plusieurs extraits de son nouvel album, Du plaisir et des bombes, à la Commission des liqueurs. Malheureusement pour Keith, ses chansons de rock alternatif n’avaient pas sa place dans cette boîte de nuit. Tout d’abord, la scène où performait son groupe était trop petite. L’un des musiciens du groupe a même brisé une lumière qui était suspendue au-dessus de lui avec sa guitare à la fin d’une chanson. De plus, malgré une performance très juste, le public semblait distrait. L’artiste semblait même s’excuser lorsqu’il a précisé qu’il restait une chanson au spectacle. (M. M.)
Note : D