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Polytechnique Montréal et l’UdeM commémorent les 35 ans de la tragédie du 6 décembre 1989

Jusqu’à vendredi prochain, Polytechnique Montréal et l’UdeM proposent des activités commémoratives pour souligner le féminicide survenu en 1989. Depuis lors, le Canada considère le 6 décembre comme la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.

L’année 2024 correspond aux 35 ans de l’assassinat de treize étudiantes et d’une employée de Polytechnique Montréal le soir du 6 décembre 1989.

En solidarité avec les victimes et leurs proches, et pour faire connaître cette histoire à la communauté étudiante, les deux établissements organisent diverses activités, dont une exposition photo et une remise de bourses.

Cartel de l’exposition conçue par PolyPhoto – crédit photo Odile Joron

Des photos pour se souvenir

Depuis 2019, le comité responsable de la couverture photographique de la vie étudiante à Polytechnique Montréal, PolyPhoto, conçoit une exposition pour commémorer la tragédie.

Pour les 35 ans du drame, la directrice du comité, Romaine Brand, et son équipe ont « souhaité donner plus de profondeur à l’exposition en incarnant la mémoire des victimes au travers du campus », indique le cartel de l’exposition.

Les photographies plein pied en noir et blanc représentent 14 étudiantes, chacune d’elle tenant une ardoise sur laquelle se trouve le nom d’une victime. À côté de chaque portrait se trouvent une photo et une description de cette dernière.

L’exposition se tient jusqu’au 6 décembre dans le tunnel reliant le pavillon principal de Polytechnique Montréal aux pavillons Lassonde.

Exposition photo dans le tunnel reliant le pavillon principal de Polytechnique Montréal aux pavillons Lassonde – crédit photo Odile Joron

« Ça me rend émotive de voir les photos de ces jeunes femmes dans le couloir quand j’arrive à l’école le matin, témoigne la coordonnatrice à la vie étudiante de l’Association étudiante de Polytechnique, Sophie Beaudry. Elles allaient finir leurs études, faire de grandes choses, construire des ponts, et tous leurs rêves se sont éteints en un instant. »

La jeune femme, étudiante de quatrième année au baccalauréat en génie biomédical, a prêté son visage à l’exposition. « Ça me touche aussi, parce que je me vois en elles, confie-t-elle. C’étaient des filles fortes et courageuses, comme moi, comme mes amies, et je me dis que ma vie à moi aussi pourrait m’être enlevée, comme ça, de façon tragique et absurde. »

« En tant que jeunes hommes, c’est notre responsabilité de s’arrêter un instant et de réaliser que l’on a un impact individuellement et collectivement sur la violence faite aux femmes, partage l’étudiant de quatrième année au baccalauréat en génie civil Mathieu Thibault. Je vois ça comme un travail d’équipe. L’équité, c’est un enjeu de société, et donc les hommes et les femmes doivent autant faire leur part. » Le jeune homme est d’ailleurs un ancien ambassadeur du comité étudiant Poly-L, qui promeut la parité dans le milieu de l’ingénierie.

Deux bourses pour l’avenir

Hier, lundi 2 décembre 2024, a eu lieu la 10e édition de la cérémonie de l’Ordre de la rose blanche à Polytechnique Montréal. Chaque année, l’Ordre décerne une bourse à une étudiante canadienne en génie qui souhaite poursuivre des études de cycles supérieurs au Canada ou ailleurs dans le monde. Cette année, la bachelière en génie mécanique à l’Université d’Alberta Makenna Kuzyk a ainsi reçu une bourse de 50 000 $.

Depuis 2005, l’UdeM offre quant à elle la Bourse de commémoration du 6 décembre « à une étudiante ou à un étudiant des cycles supérieurs qui contribue, par ses recherches, à enrayer la violence faite aux femmes », indique l’Université sur la page de l’évènement. L’établissement n’a pas encore remis la bourse 2024 au moment d’écrire ces lignes.

Rubans blancs à la disposition des étudiant.e.s aux comptoirs de la FAÉCUM – crédit photo Odile Joron

Ruban blanc et gerbe de roses

Jusqu’au 6 décembre, la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) met à la disposition de la communauté étudiante des rubans blancs à ses nombreux comptoirs sur le campus.

Les personnes qui souhaitent en porter un pour souligner la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes peuvent donc s’y rendre pour s’en procurer.

Les commémorations se termineront par le dépôt d’une gerbe de roses par des représentant·e·s de Polytechnique Montréal et des associations étudiantes devant la plaque commémorative de l’établissement le 6 décembre à 8 h 30.

« La communauté de Polytechnique et le grand public sont invités à se recueillir devant la plaque au moment de leur choix », précise Polytechnique sur la page de l’évènement. Celle-ci se situe près de l’entrée des étudiant·e·s, sur le mur sud-ouest du pavillon principal de l’établissement.

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