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Plongée au cœur des archives de l’UdeM

Des archives archéologiques présentes à l’Université de Montréal ont permis à une équipe de chercheurs de cartographier une parcelle du site préhistorique Ganj Dareh, en Iran. Les résultats, parus dans la revue PLOS ONE, décrivent les différentes couches rocheuses de ce site, réputé pour avoir été témoin de la domestication de la chèvre.

Pour faire des découvertes, les archéologues n’ont pas toujours besoin de se salir les mains. Creuser au cœur des archives universitaires peut s’avérer aussi payant que d’excaver à la truelle des champs de ruines. C’est d’ailleurs ce qu’a entrepris le professeur au Département d’anthropologie de l’UdeM Julien Riel-Salvatore, qui a examiné les notes de recherche de l’archéologue canadien Philip E. L. Smith, issues de fouilles menées de 1967 à 1974 sur le site néolithique de Ganj Dareh, en Iran, vieux de plus de 10 000 ans.

« Ganj Dareh est un important foyer de la sédentarisation des humains [NDLR Qui s’oppose au mode de vie nomade], du développement de l’agriculture et de la domestication de la chèvre », explique M. Riel-Salvatore. À l’aide de technologies de reconstruction, il a reconstitué différentes strates rocheuses et terreuses, qui avaient été excavées lors des fouilles de M. Smith. Il a ainsi obtenu une carte numérique 3D de parois de maison, de puits, de foyers et même de lieux d’enterrement.

À ce jour, M. Riel-Salvatore n’a étudié que 8 m2 du terrain, et plus de 90 % du site archivé restent à analyser. Les prochains travaux menés par son équipe viseront notamment à approfondir les connaissances entourant les rites funéraires de Danj Dareh.

Un devoir éthique

Grâce à la publication de ses résultats, le chercheur dit répondre à un « devoir éthique ». « Lorsque j’ai fondé mon laboratoire, on m’a proposé d’y intégrer les archives de Ganj Dareh, précise-t-il. En les regardant de plus près, j’ai réalisé qu’il y avait quelque chose à faire ici pour rendre accessible un pan de l’histoire de l’humanité et de l’histoire iranienne. »

Les travaux de M. Riel-Salvatore s’inscrivent donc dans une démarche de sensibilisation internationale. « Il est important de rendre ces archives intelligibles pour la communauté scientifique et pour les gens qui habitent cette région, souligne-t-il. Elles relèvent du patrimoine iranien. C’est pourquoi nous initions des contacts entre les communautés archéologiques québécoise et iranienne. »

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