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Le colloque avait pour thème : Vers des sociétés à faibles émissions de carbone – Le Canada

Pistes de solution pour contrer le réchauffement climatique

« Le sentiment d’urgence est palpable, estime la coorganisatrice du colloque et professeure au Département de science politique à l’UQAM Maya Jegen. Il est loin d’être certain que les engagements des États soient à la hauteur de l’objectif de stabiliser la température [planétaire] à 2 degrés Celsius. » Alors que 195 pays se réuniront au mois de décembre pour la COP21, selon Mme Jegen, les parties semblent cette année vouloir s’entendre pour que le regroupement soit un succès.

Pour le candidat au doctorat en science politique Simon Guertin-Armstrong, le gouvernement n’est pas assez sensible aux questions climatiques. « Nos sociétés sont démocratiques pour le meilleur et pour le pire, explique-t-il. Ceci signifie que sans une opinion publique massivement mobilisée en faveur de l’action climatique, il y a fort à parier que les gouvernements continueront à renier leurs engagements. »

Réduire le niveau des GES

Lors du colloque, il a été rappelé que le Québec vise une réduction de 37.5 % du niveau des émissions de GES par rapport au niveau de 1990 d’ici 2030. De son côté, le gouvernement fédéral a présenté une réduction de 30 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, ce qui équivaut à une réduction de 14 % sous les niveaux de 1990 d’ici 2030.

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs solutions, évoquées pendant ce colloque, existent. L’une d’elles est l’électrification des transports. En effet, cette voie a notamment permis à la Norvège de devenir le pays champion mondial de la voiture électrique. Sa vente représente actuellement près d’un cinquième du total des ventes de voitures neuves dans l’État nordique.

Au Québec, c’est davantage l’électrification des transports collectifs qui a été privilégiée par les gouvernements récents, a-t-on précisé. Dans la région de Montréal, la Société de transport de Montréal (STM) et l’Agence métropolitaine de transport (AMT) ont investi massivement dans l’électrification de leur réseau grâce, notamment, au soutien financier de l’État québécois.

Vers un marché mondial du carbone ?

Les bourses du carbone [NDLR : marché pour l’échange et la négociation des droits d’émission des GES] ont un mécanisme de marché pour diminuer, à terme, les niveaux de GES d’une juridiction. Au Québec, le gouvernement octroie des droits d’émission de base aux différentes entreprises selon leur niveau historique de production de pollution. Ceux-ci sont ensuite « négociés », pour des montants variant selon l’offre et la demande*.

Un objectif pour le climat, énoncé durant le colloque, pourrait être d’établir un seul prix mondial pour le carbone. Toutefois, une telle unification boursière est peu réaliste dans l’im­mé­diat selon la professeure Maya Jegen. « Une idée intéressante évoquée lors du colloque serait de créer un taux de change entre les différents marchés de carbone régionaux », croit-elle.

Ce « taux de change » permettrait l’établissement d’un prix du carbone comparable d’une bourse à l’autre. Selon l’avis des experts réunis, ce taux de change est crucial pour éviter une fuite de capitaux vers les marchés du carbone à prix inférieur. C’est un avis que partage aussi l’étudiante au baccalauréat en géographie Carlota Caamano, qui considère « qu’une tonne de carbone à un prix trop bas est comme un coup d’épée dans l’eau. » Histoire que le coût du réchauffement climatique soit réparti équitablement entre tous.

* Précision : En parallèle, le gouvernement québécois établit un plafond annuel des émissions de GES pour l’ensemble des industries. La limite étant réduite chaque année, les entreprises sont contraintes d’acheter davantage de droits d’émission ou de les réduire. Au Québec, le marché du carbone couvre environ 85 % des émissions de GES de son territoire, car le secteur énergétique est inclus dans sa bourse du carbone grâce à son hydro-électricité, une énergie dite « carboneutre ». Source : informations mentionnées durant le colloque.

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