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Physique au féminin

«C’est bon pour la physique, les groupes qui sont diversifiés arrivent avec des solutions plus novatrices*», affirme la co-créatrice du projet et doctorante au Département de physique de l’UdeM Mirjam Fines-Neuschild. Elle a mis l’initiative en place avec le professeur agrégé au Département de physique Jean-François Arguin et la professeure adjointe Julie Hlavacek-Larrondo.

Leur objectif est de faire passer les inscriptions féminines au baccalauréat de physique de l’UdeM de 20 % à 40 % au cours des cinq prochaines années. Pour y parvenir, Parité Physique dirige sa campagne du côté des professeurs. « C’est un désir d’améliorer la recherche, car on va créer des équipes qui vont être mieux à même d’innover, poursuit Mirjam. C’est un enjeu extrêmement important. »

Afin d’atténuer cette disparité, les trois créateurs de Parité Physique se sont engagés à fournir les outils aux enseignants pour qu’ils encouragent leurs élèves féminines. « Une des solutions est d’intéresser les élèves qui sont au secondaire et au cégep à la physique, explique Mirjam. On donne aux professeurs des stratégies pédagogiques visant l’intérêt, la valorisation et la reconnaissance des femmes en physique. »

On trouve sur leur site Internet, entre autres, des possibilités de débouchés après des études en physique, ou encore des conseils sur les comportements à adopter pour favoriser l’inclusion. Par exemple, s’assurer que tous les élèves réalisent les expériences lors des sessions en laboratoire ou émettre des commentaires positifs.

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Encourager la diversité

Selon Mirjam, avec des interventions en classe qui favorisent la discussion et la collaboration, le nombre de femmes en physique augmenterait nettement dans les recrutements du baccalauréat. L’étudiante explique que si chaque cégep arrive à recruter une femme de plus pour le baccalauréat en physique, l’objectif serait déjà atteint. « Nous visons à permettre aux étudiantes de faire des choix de carrière basés uniquement sur leurs aptitudes et leurs préférences, et donc, sans se laisser influencer par des stéréotypes inconscients véhiculés par la société », peut-on lire sur le site Internet du projet.

Objectifs

La représentante de l’Association des étudiants et étudiantes en physique de l’UdeM (PHYSUM) Alix Brun-Berthet félicite le projet. « L’implication des femmes est déjà un enjeu dans le milieu associatif, déplore-t-elle. En ce qui concerne le milieu scientifique, il est encore plus difficile d’avoir des femmes qui veulent s’impliquer dans l’association. » D’après Alix, le projet est un bon levier pour mettre en avant la diversité et l’importance des femmes dans ce domaine.

Tous attendent le premier bilan de l’intiative, qui, lancée en décembre dernier, obtiendra ses premiers résultats d’ici la fin du mois de mars.

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* « Deliberation, Cognitive Diversity, and Democratic Inclusiveness : an Epistemic Argument for the Random Selection of Representatives », Hélène Landemore, Synthese, mai 2013, volume 190, numéro 7.

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