Philo entre filles

icone Campus
Par Marianne Castelan
mardi 16 octobre 2018
Philo entre filles
La coordonnatrice du comité femmes du département de philosophie, Pauline Noiseau annonce la tenue de la deuxième édition de la campagne photo féministe, qui sera certainement sur le terme de la santé mentale des étudiantes en philosophie. Crédit photo: Courtoisie SoféPUM
La coordonnatrice du comité femmes du département de philosophie, Pauline Noiseau annonce la tenue de la deuxième édition de la campagne photo féministe, qui sera certainement sur le terme de la santé mentale des étudiantes en philosophie. Crédit photo: Courtoisie SoféPUM
Le 11 octobre a eu lieu le premier « Micro ouvert féministe » organisé par la Société Féminismes et Philosophies à l’Université de Montréal (SoFéPUM). Excluant les hommes cisgenres, l’évènement a regroupé une dizaine de participantes.

« Ce micro ouvert consiste à créer un espace sécuritaire où la parole est libre », avance la coordinatrice du Comité femmes du Département de philosophie, Pauline Noiseau. Cette dernière précise que l’évènement ne s’adresse pas uniquement aux étudiantes en philosophie. « Nous voulions permettre aux étudiantes de venir s’exprimer, peu importe la forme de l’expression : chant, musique, poésie, lecture, journal intime, etc. », développe Pauline.

La coordonnatrice, qui est également étudiante à la maîtrise en philosophie, raconte avoir eu l’idée l’an passé, mais avoir manqué de temps pour l’organiser. « Nos évènements au Département sont souvent très académiques, très universitaires, détaille-t-elle. Nous voulions quelque chose de plus artistique, de plus authentique aussi. »

Un évènement non mixte

Pauline explique que le fait d’interdire cet évènement aux hommes cisgenres, qui sont nés physiquement homme et qui s’identifient comme tels, permet aux femmes de s’exprimer plus librement. « Dans les lieux mixtes, les hommes vont prendre plus facilement la parole [que les femmes] et ils vont prendre l’espace de façon plus imposante », assure-t-elle, en ajoutant qu’il ne s’agit pas nécessairement d’une question de personnalité, mais d’un enjeu plus profond.

Un espace sécuritaire

L’étudiante à la maîtrise en philosophie Erika Oliveaux se rappelle avoir apprécié la non-mixité de l’évènement. « Le département de philo est extrêmement masculin, développe-t-elle. Alors c’est rafraîchissant les évènements non mixtes, ça fait des dynamiques sécuritaires propices au partage authentique, voire intime. »

Pour Erika, la non-mixité n’est pas un recours systématique. « Rien ne nous empêche d’organiser des évènements similaires ouverts à tous, précise-t-elle. La non-mixité une ou deux fois par an, ça ne prive pas les personnes non concernées de quoi que ce soit. »

Un espace d’expression

L’étudiante au baccalauréat en droit Claire Duclos pense qu’il est important d’avoir des espaces et des évènements destinés uniquement aux femmes. « C’est normal de vouloir faire des activités entre nous, sans devoir se sentir limitées dans nos actions par la présence d’hommes, indique-t-elle. C’est plus facile de maintenir un espace sécuritaire de cette façon. »

La coordonnatrice Comité femmes du Département de philosophie annonce que face au succès de l’évènement, d’autres micros ouverts féministes seront organisés avant la fin du trimestre d’automne.