Une nouvelle réglementation entourant l’obtention du permis d’études canadien entrera en vigueur en 2014. Les étudiants étrangers de l’UdeM sont inquiets. Cependant, la coordonnatrice du Bureau des étudiants internationaux (BEI) Judith Beaulieu estime qu’il n’y a pas encore de quoi s’affoler.
Judith Beaulieu assure que l’UdeM ne devrait pas être affectée par les nouvelles mesures. « La loi vise principalement
à restreindre l’émission des permis d’études aux étudiants des établissements non reconnus, affirme-t-elle. L’UdeM est un établissement reconnu, donc normalement les étudiants qui y sont admis auront toujours le droit d’obtenir le permis d’études. »
Le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney, prévoit que les permis d’études seront uniquement accordés aux étudiants de certains établissements désignés par les gouvernements provinciaux. Les établissements qui ne seront pas reconnus n’auront pas le droit d’accueillir les étudiants étrangers. Toutefois, tous les établissements garderaient le droit d’accueillir des étudiants possédant un permis d’études d’une durée de six mois ou moins.
En même temps, la situation pour ceux qui fréquenteront des établissements désignés s’améliorera. Ils auront le droit de travailler à temps partiel hors campus sans obligation de se procurer un permis de travail.
Étudiants ou fraudeurs ?
Le problème, c’est que les étudiants étrangers ne sont pas les seuls à faire la demande du permis d’études. En 2011, une évaluation du programme des étudiants étrangers a révélé que certains acquéreurs du permis sont des fraudeurs qui, au lieu d’être aux études, sont mêlés à des activités illégales comme la prostitution et le commerce de la drogue.
La nouvelle réglementation de Jason Kenney vise à combler les failles du système grâce auxquelles ces fraudeurs entrent au Canada. «Les modifications nous aideront à mieux protéger les étudiants étrangers et la réputation du système d’éducation en nous assurant que les étudiants étrangers arrivent dans des établissements de qualité », affirme le ministre dans un communiqué.
La nouvelle réglementation
Si les nouvelles mesures sont appliquées en 2014, seuls les étudiants qui assisteront réellement à leurs cours pourront conserver leur permis. Les agents de l’immigration auront le pouvoir de faire des contrôles aléatoires sans préavis auprès de ces étudiants. «Les étudiants étrangers qui ne se conformeraient pas aux nouvelles exigences seraient renvoyés du Canada», soutient le ministre dans le communiqué.
Mme Beaulieu estime qu’il est trop tôt pour se prononcer sur ces nouvelles mesures. «La réglementation est à un stade très préliminaire, déclare-t-elle. C’est dans un an qu’elle va être appliquée, donc tout peut changer. »
Les étudiants étrangers de l’UdeM ne cachent pas leurs préoccupations. L’étudiant français Bastien Birlian croit que les universités du Canada seront difficiles d’accès aux étudiants étrangers qui souhaitent effectuer un échange. Selon lui, au lieu d’une nouvelle réglementation, « les universités pourraient tout simplement faire signer des feuilles de présence aux étudiants étrangers ou leur demander de passer une carte étudiante avant d’entrer sur le campus».
La réputation du Canada
Une des raisons citée par Jason Kenney pour expliquer l’élaboration de ces nouvelles mesures est la promotion de l’éducation supérieure du Canada. « L’amélioration du Programme des étudiants étrangers permet de renforcer la réputation du Canada en tant que destination de choix pour les étudiants étrangers », affirme-t-il dans un
communiqué.
Pourtant, selon l’étudiante belgeClaire Blondiau la réputation du système éducatif canadien est déjà forte en Belgique. «Le partenariat entre les universités belges et l’UdeM fonctionne très bien, précise-t-elle. Il y a énormément d’étudiants qui partent en échange là-bas, et ça se passe toujours très bien. »
Quant à elle, l’étudiante française Manon Dumas trouve que le gouvernement canadien est déjà trop strict en matière d’immigration. « Quand j’ai demandé mon permis d’études et mon permis de stage, il y avait beaucoup de critères, raconte-t-elle. je trouve qu’il y a trop de sélection. »
La coordonnatrice du BEI tient à rassurer les étudiants étrangers. Elle affirme que le BEI suit la situation de très près et qu’il est tenu au courant par divers comités qui se penchent sur la question.