Campus

Des purificateurs d’air ont été installés par l’Université

Pavillon sous pression

Des concentrations anormales de spores de type Aspergillus et Penicillium et une faible présence de spores de moisissures Stachybotrys ont été détectées par la firme d’experts-conseils externe MHV Service d’hygiène industrielle, chargée d’évaluer les concentrations totales de spores de moisissure dans l’air ambiant du pavillon. Le site Internet de l’Institut national de santé publique indique que l’Aspergillus peut entraîner des problèmes de santé tels que : « Irritation et inflammation, allergie, asthme, pneumonite, effets toxiques ainsi que toute la gamme des infections fongiques. »

Selon un communiqué de l’UdeM datant du 4 mars, envoyé aux professeurs et aux étudiants du Département, « la détection de ce genre de micro-organismes, conjointement avec la présence de proportion importante de spores de type Aspergillus et Penicillium, peut indiquer la présence possible de sources de développement fongique ou la présence de condensation excessive et/ou d’une infiltration d’eau répétée, soit des conditions favorisant la croissance fongique ». Après ces conclusions, MHV recommande de restreindre l’accès aux locaux où des dégâts des eaux sont déjà constatés et de procéder à l’installation d’unités de filtration dans les locaux.

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| Les purificateurs sont allumés en permanence. Quelques jours seulement après leur installation, certains étudiants se sont plaints du bruit.

 

Réaction étudiante

Déplorant les mauvaises conditions de vie dans le pavillon, l’Association des étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs de géographie de l’UdeM (AÉÉCSGUM) a reçu lundi 4 mars un mandat de grève de la part de ses membres. Les cours des cycles supérieurs seront donc levés jusqu’au 18 mars. De son côté, le conseil exécutif de l’Association des étudiants en géographie (AÉGUM) a annoncé la fermeture du café étudiant dans une publication sur Facebook, le 26 février, soit avant réception du communiqué, et la suspension des 5@7 sur les lieux pour une durée indéterminée en raison de l’insalubrité du bâtiment. La publication précise également que le salon de l’emploi du Département de géographie, qui devait se tenir le 27 février, n’a pas pu avoir lieu à cause des travaux d’urgence entrepris dans le bâtiment.

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| Des portes sont condamnées pour éviter la prolifération des spores dans l’air.

 

Le coordonnateur aux affaires internes de l’AÉÉCSGUM, Nicholas Levasseur, déplore le temps qu’a mis l’UdeM pour prendre la situation au sérieux. « Les instances universitaires ont été très lentes à réagir, raconte-t-il. Les conditions de vie du bâtiment sont devenues difficiles. Des tuiles de plancher ont été arrachées dans les couloirs [pour effectuer des tests], des locaux ont été condamnés et de bruyants purificateurs d’air viennent tout juste d’être installés dans les corridors. » Il ajoute que des cours ont continué à être donnés à proximité de zones condamnées, sans qu’il y ait d’avertissement de la part de l’Université.

La directrice générale du Bureau des communications et des relations publiques de l’UdeM, Sophie Langlois, précise que seuls certains endroits précis sont touchés au 520, chemin de la Côte-Sainte-Catherine. « Le pavillon de géographie n’est pas insalubre, ce sont seulement certains espaces qui sont affectés », indique-t-elle.

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| L’inondation a abîmé certains murs du bâtiment.

 

Communauté incertaine

« Le Département est considéré comme salubre, mais on ne nous explique pas en détail ce que l’on considère comme une quantité de spores anormale », rétorque Nicholas. Il ajoute que les étudiants aimeraient davantage de précisions appuyées par des résultats précis. « Ce flou garde en vie les inquiétudes partagées », conclut-il.

Deux membres du personnel enseignant indiquent qu’ils n’ont pas été tenus au courant de la sécurisation des lieux. « Nous n’avons aucune idée du type de produits présents, certains comme l’Aspergillus peuvent être toxiques alors que d’autres le sont moins, indique le professeur adjoint au Département de géographie et chercheur au CÉRIUM Sébastien Nobert. Il y a un flou qui persiste sur cette question et cela peut être dangereux. »

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Fenêtre ouverte en plein hiver

Mme Langlois revient sur les raisons des travaux en cours à Strathcona. « Le bâtiment a subi deux dégâts des eaux successifs dans les semaines qui ont précédé la semaine de relâche, détaille-t-elle. Une fenêtre restée ouverte a fait geler un tuyau, qui a fini par exploser. Un second tuyau a rompu dans une autre zone du bâtiment. »

Si elle ne connaît pas encore les coûts des travaux, Mme Langlois indique qu’ils sont effectués de façon conjointe entre l’UdeM et la Commission scolaire Marguerite Bourgeoys, qui possède le bâtiment depuis 1998. L’Université se charge de l’entretien régulier des lieux ainsi que de la coordination entre la Direction des immeubles (DI), les Directions de la prévention et la sécurité (DPS) et la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CENSST).

Selon un communiqué du Bureau des communications et des relations publiques transmis par le doyen de la Faculté des arts et des sciences, Frédéric Bouchard, à la communauté strathconienne, « le propriétaire du bâtiment s’est engagé à entamer dans les deux semaines les travaux au local 103 », lieu habituel du café étudiant.

Réparer avant de déménager

Selon Mme Langlois, le déménagement du Département de géographie vers le campus MIL, prévu à la rentrée de l’automne 2019, ne sera pas affecté par les dégâts. Le pavillon sera ensuite rendu à la Commission scolaire.

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