Face à une vague de féminicides depuis le début de l’année 2021, le gouvernement du Québec a lancé une campagne de prévention le 28 mars dernier.
Ces sept dernières semaines, le Québec a connu sept féminicides liés à la violence conjugale. À titre de comparaison, huit féminicides ont été recensés pour l’ensemble de l’année 2020*.
« On remarque depuis quelques semaines une augmentation des risques pour les femmes victimes de violence conjugale, on se doutait que ça allait arriver, déplore la responsable de la formation et du soutien clinique de SOS violence conjugale, Claudine Thibaudeau. Le confinement a augmenté le pouvoir des partenaires violents, et le déconfinement peut aussi avoir un effet, parce que les victimes vont avoir plus de liberté, comme un accès à leurs proches, ce qui peut augmenter le risque de déranger le partenaire violent. »
Dimanche dernier, SOS violence conjugale a invité les Québécois à réagir sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #pasunedeplus. « Pour combattre un phénomène social, ça prend un mouvement social, poursuit Mme Thibaudeau. Oui, ça prend de l’argent, des infrastructures, des services policiers, mais aussi une population positionnée. Ce qu’on essaye de faire avec cette campagne, c’est de renforcer le tissu social. »
Un nouveau plan d’action
« Les récentes tragédies démontrent que trop de femmes sont encore victimes de crimes et de violence (…), a annoncé la vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, dans un communiqué du gouvernement, le 28 mars dernier. Mes collègues et moi unirons nos efforts afin d’implanter rapidement des actions pour protéger les femmes et leurs enfants. »
Mme Guilbault aura pour mandat de coordonner la mise en place d’une série d’actions visant à freiner les crimes contre les femmes. « Elle va se charger de mettre en œuvre des mesures concrètes pour offrir la sécurité aux Québécoises, a précisé le premier ministre du Québec, François Legault, le 28 mars dernier sur sa page Facebook. Elle va, entre autres, s’assurer que les policiers ont tous les outils qu’il faut pour sévir contre la violence avant qu’il ne soit trop tard. »
La vice-première ministre sera notamment appuyée par la ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest. Cette dernière a lancé, en décembre 2020, un plan d’action spécifique pour prévenir les situations de violence conjugale, qui comporte 190 recommandations. « (…) Il faut en faire plus pour assurer la sécurité des femmes, le travail doit se poursuivre et je suis persuadée que nous pourrons poser des gestes importants », a-t-elle affirmé.
Le 2 avril prochain, une mobilisation sera organisée contre la violence conjugale dans l’ensemble du Québec, à l’initiative de l’Alliance des maisons d’hébergement de 2eétape, de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, de L’R des centres de femmes et du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
*Selon une recension effectuée par Le Devoir.