Avec un animateur de soirée, des panélistes, des partenaires d’évènements et des étudiants à l’écoute, les ingrédients d’une table ronde universitaire classique sont réunis. À la différence près que, cette fois, sur la table et dans les mains des spectateurs se glissent des bières, dans un décor coutumier des étudiants, soit le bar La Maisonnée. « C’est un événement à la bonne franquette, estime l’étudiante à la maîtrise en mathématiques à l’UdeM Marie Lafrance. Ça permet davantage de discussions entre nous, mais aussi avec les experts présents. Ils sont plus accessibles. »
Organisée dans le cadre du mois pour la recherche du FICSUM, la soirée réunissait trois panélistes autour de la question « 500 jours après Harper, quel avenir pour la recherche au Canada ? ». « Il s’agit de notre premier Bar des sciences, et nous voulions trancher avec les évènements habituellement organisés de jour, confie le directeur général du FICSUM, Alexandre Guertin-Pasquier. Nous voulons que le mois de la recherche aide à effacer les frontières entre les différents départements universitaires. »
Entre deux blagues sur le taux d’alcoolémie des spectateurs, les experts ont abordé le thème très sérieux de la soirée et donné leurs conseils aux étudiants présents. « C’est une bonne idée de rapprocher la connaissance universitaire, de parler de la place de la science et du rôle du gouvernement, dans un endroit où le décorum est plus souple et dépasse le cadre universitaire strict, indique le journaliste au Devoir spécialisé en environnement et expert-invité de la soirée, Alexandre Shields. On peut discuter de manière plus informelle, mais tout aussi attentive, de dossiers importants et d’enjeux de société qui, de prime abord, peuvent sembler arides, mais qui, en bout de ligne, ne le sont pas lorsqu’on prend le temps de changer la formule. » L’initiative est à poursuivre, selon lui.
Le panel d’experts était également composé du directeur des opérations à l’Observatoire du Mont-Mégantic, Olivier Hernandez, et du vice-recteur associé à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation à l’UdeM et président de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS), Frédéric Bouchard, qui a avoué être un ancien habitué de La Maisonnée pendant ses études. « Il y aurait eu exactement la même conférence dans une salle de l’université que je n’y serais sûrement pas allé, confie l’étudiante à la maîtrise en physique Myriam Latulippe. Je me serais dit : « C’est encore une conférence parmi tant d’autres dans ma vie académique, avec un monsieur en costume et cravate. » Ici, les panélistes étaient diversifiés, et j’étais plus réceptive au message. »
L’initiative, qui sera probablement répétée l’an prochain, a permis de montrer que les étudiants scientifiques ne sont pas tout le temps confinés dans leurs bureaux, selon l’étudiante. Une expérience indiquant que les chercheurs peuvent partager, entre eux et avec la communauté universitaire non scientifique, les enjeux qui leur tiennent à cœur.