Culture

Chloé confie avoir toujours lu des livres de façon maladive.

Par amour des mots

En collaboration avec Caroline Poliquin

« Je fais partie d’une équipe et nos choix sont remis ensuite à un jury qui déterminera le grand gagnant , déclare Chloé. Ce n’est pas à nous que revient le choix final, et encore moins à moi en particulier. Nous faisons le défrichage ! ». Selon la doctorante, il s’agit d’un travail d’équipe qui rend le jugement plus efficace.

Le Prix Robert-Cliche propose à des Québécois âgés de plus de 18 ans de soumettre leurs écrits anonymement afin de courir la chance d’être publiés et de recevoir une bourse de 10 000 dollars. Chloé a été choisie pour faire partie du comité de présélection en raison de son expertise en littérature. « J’ai toujours beaucoup lu, un peu maladivement, explique Chloé. J’ai compris très vite que ça me remplissait, que la littérature était à la fois une manière de mettre le monde à distance et d’être en plein dedans. »

Il y a un mois, Chloé publiait son premier livre intitulé Royaume scotch tape. Dans ce recueil de poésie, elle met de l’avant la filiation, l’avortement et l’amitié entre femmes dans un langage poétique. « Mon parti pris dans l’écriture est d’appuyer là où ça fait mal », explique-t-elle.

Chloé assure être la plus ouverte possible face aux manuscrits reçus. « J’essaie de ne pas uniquement penser en fonction de mes goûts personnels, mais de chercher des styles singuliers », dit-elle.

L’évaluation des romans passe par certains critères. « C’est sûr qu’on essaie de trouver une voix originale, qui se vend bien, assure Chloé. Il faut aussi que ce soit un roman qui ne demande pas trop de travail à l’édition car il doit être publié assez rapidement. »

Afin de ne pas influencer la décision finale, les participants au concours sont anonymes. Parmi eux, un étudiant au baccalauréat en littérature à l’UdeM a tenté sa chance en envoyant son premier roman. Nous préservons ici son anonymat en raison du règlement du concours. « Le prix Robert-Cliche est pour moi une première, déclare-t-il . Auparavant, j’écrivais pour moi ou dans le cadre de mes cours. Ce concours m’offre une occasion de sortir mon manuscrit de mon appartement et de le confronter au monde littéraire. »

Selon la professeure au Département des littératures de langue française Elisabeth Nardout-Lafarge, gagner ce concours représente un véritable tremplin pour le gagnant. « Quand je juge un livre, c’est sur la qualité de la langue, qui doit être irréprochable », affirme-t-elle. Mme Nardout-Lafarge conseille toutefois aux candidats de ne pas adapter leurs textes pour la prochaine édition du concours. « Écrire est une démarche personnelle, les candidats doivent rester eux-mêmes ! » souligne-t-elle.

Le jury sélectionnera le grand gagnant à la fin mai.

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