Entrez dans la danse à travers la première représentation du Moulin rouge du Royal Winnipeg Ballet ! Celui-ci qui se produit à Montréal du 14 au 16 avril 2011 ! C’est la deuxième compagnie qui obtient ce droit de présenter le Moulin rouge. Après une tournée dans plusieurs villes canadiennes, c’est au tour de la ville québécoise d’accueillir la troupe des 26 danseurs dirigée par le chorégraphe Jorden Morris.
L’histoire
Matthew, peintre bohème et sans sou se fait dévaliser par des gitans. Lorsqu’il rencontre une blanchisseuse, Nathalie, les deux emboîtent deux pas de danse et s’éprennent l’un de l’autre. Mais l’arrivée de Zidler, le propriétaire du MoulinRouge va bouleverser leur destin. Ce dernier propose à Nathalie d’intégrer le cabaret, mais va devenir de plus en plus possessif rendant leur idylle compliquée.
Le spectacle
Le spectacle s’ouvre sur une danse endiablée où les gitans dévalisent Matthew. L’univers cabaret et la cacophonie qui en découle sont rapidement installés surla scène. Puis ils cèdent la place à un duo classique entre les deux protagonistes principaux- Matthew et Nathalie. Le plus marquant ? Sans doute l’énergie provoquée par l’arrivée de Zidler laissant place à un joyeux charivari rythmé où les femmes de la rue rivalisent de prouesses scéniques afin de se faire repéreret d’intégrer le célèbre cabaret. C’est aussi à cet instant que l’on découvre les performances scéniques de Vanessa Lawson, la danseuse étoile qui incarne Nathalie avec grâce et légèreté. Autre moment à retenir, le concours effrénéentre la Goulue et Nathalie au cours duquel les deux femmes s’affrontent au cancan.
Au final, une composition hétéroclite où les genres se mélangent à tour de rôle. Cancan, valse, ballet et tango pour la danse, humour et tragédie pour le théâtremais également duos romantiques et cacophonies scéniques.Néanmoins, on regrette que les chorégraphies soient restées sages, loin de la décadence du cabaret en son temps. « Nous voulions que le spectacle restefamilial et nous ne lui avons pas donné la valeur érotique qui existait sûrement au Moulin Rouge à l’époque » nous confie Amar Dhaliwal ; l‘interprète de Zidler. Un peu plus d’audace aurait pourtant été apprécié.
Une scénographie chaude et colorée
Le décor tout comme les costumes et l’éclairage sont portés par des couleurs chaudes et principalement le rouge. À l’exception d’une partie du spectacle où Matthew danse avec des fées vertes, ce qui constitue un espace hors du temps puisque le protagoniste est saoul et flirte avec le songe. La prédominance de la couleur rouge est liée au moulin, bien entendu, mais aussi à la teneur érotique et dramatique de l’histoire. Le décor change trois fois représentant parfois la rue devant le Moulin Rouge, l’intérieur du cabaret ou encore un espace romantique (où les amoureux vont s’exiler un moment) offrant une vue sur la tour Eiffel près d’un pont (qui pourrait très bien être le Pont neuf ).
Quant aux costumes , ils défilent comme un carnaval de robes colorées ,composés à la fois de jupons de cancan que de costumes empruntés à la culture gitane pour les scènes de tango. De Ravel à Chostakovitch en passant par Offenbach et Piazzolla, les arrangements musicaux offrent eux aussi un voyage à travers le monde en parcourant la musique française et argentine de l’époque.
Une forte teneur dramatique
Même si ce spectacle est empreint d’humour et de gaité, il fait gravir auspectateur l’échèle dramatique à travers une tension palpable tout au long de la représentation. Une teneur dramatique portée par le personnage de Zidler quele chorégraphe a souhaité particulièrement sombre et inquiétant. Si ce dernier reste contenu la majeure partie du spectacle, au fil de la pièce on sent qu’une tragédie va se tramer ; à la Roméo & Juliette.
Ce spectacle convivial et familial offre une petite escapade romantique à travers l’atmosphère chaude et enivrante des cabarets parisiens De la danse, de la musique et des émotions, le cocktail gagnant pour passer une belle soirée.
Moulin Rouge par le RWBLe 14, 15 et 16 avril à la Place des arts de Montréal