Culture

Niagamon/Tunai

Nigamon/Tunai, une expérience sensorielle à la portée politique

Assister à Nigamon/Tunai revient davantage à prendre part à une immersion qu’à assister à une représentation. En effet, aucune scène n’est véritablement présente, remplacée par un grand espace dans lequel sont disséminés des coussins à destination ·de l’auditoire et des éléments de décor.

Les artistes Émilie Monnet, d’origine anichinabée et française, et Waira Nina, Inga de Colombie, toutes deux amies, transportent le public en pleine nature. Les lumières tamisées, la végétation, les instruments qui font chanter l’air et l’eau, puis les cris et les vocalises des deux interprètes, parfois rejointes par une troisième, marquent une rupture nette avec l’ébullition du Mile-End, où se situe le théâtre Espace Go. L’auditoire tend l’oreille, suit les interprètes du regard, se laisse captiver par un spectacle dont il peine à deviner où il l’emmènera.

Une fois le lien avec l’écosystème créé, le spectacle prend un tournant plus politique, diffusant des témoignages de dirigeants autochtones, qui portent notamment sur l’extraction du cuivre par l’entreprise canadienne Libero Copper. La forêt qui entoure les spectateur·rice·s devient alors un lieu où convergent les luttes et les cultures des Autochtones du Nord et du Sud du continent américain.

À la fin de la représentation, le fil conducteur de cette création tisse un nouveau lien entre le public et les artistes, les invitant à partager de l’eau une fois les lumières rallumées.

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