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Ne plus voir rouge

Des concerts de casseroles depuis les balcons montréalais, en veux-tu, en voilà. Des étudiant·e·s, des parents et des professeur·e·s qui marquent leur colère face à la hausse prévue des frais de scolarité. Un 22 mars 2012 de manifestations monstres dans la Belle Province. Des centaines de milliers de personnes arborant leur carré rouge, symbole de la mobilisation, dans les rues de la métropole. Une véritable crise sociale en mouvement, de lourds affrontements entre la police et les manifestant·e·s, des semaines et des mois durant.

Que reste-t-il du Printemps érable, 10 ans plus tard ?

À l’UdeM, nombre d’étudiant·e·s – évidemment pas tous et toutes – avaient seulement une dizaine d’années en 2012. Certain·e·s se souviennent des casseroles avec leurs parents, et se rêvaient en Gabriel Nadeau-Dubois, l’une des grandes figures du mouvement. D’autres ont des souvenirs encore plus nets, parlent d’un Printemps qui les a fortement inspirés, qui leur a montré que des grèves, oui, pouvaient aboutir à un résultat. Que les étudiant·e·s étaient en mesure d’avoir un « pouvoir d’influence ». Certain·e·s vont jusqu’à dire que ce mouvement
est quasiment un « modèle de mobilisation » auquel ils et elles veulent aboutir.

Une vie plus trouble

Aujourd’hui, le contexte est, cela va sans dire, bien différent. Une pandémie a pas mal ébranlé la communauté étudiante tout comme le reste de la société, même si, fort heureusement, les restrictions tombent peu à peu, laissant place à l’espoir d’une vie universitaire un peu plus « normale », loin du « yoyo » des derniers mois. Les nouvelles anxiogènes sont pourtant loin de battre de l’aile, la « guerre » est désormais sur toutes les lèvres et, dans ce contexte, les frais de scolarité ne sont, disons, pas vraiment un sujet de manchette.

Des universitaires constatent toutefois que, parmi leurs discussions, le sujet de la gratuité scolaire est de nouveau mis sur la table ces derniers mois, au même titre que ceux de la rémunération des stages et de l’accessibilité universelle.

Un avenir plus vert

Un enjeu semble quand même se situer au-dessus de la mêlée : celui du changement climatique. Le mouvement Fridays for Future, initié par la militante suédoise Greta Thunberg, a particulièrement fait parler de lui en 2019 et a donné lieu à de nombreuses manifestations mondiales, dont à Montréal. Si la communauté universitaire reconnaît que le contexte  de crise sanitaire des deux dernières années n’a pas joué en la faveur de rassemblements étudiants, force est de constater que le sujet de la transition écologique est loin d’avoir été abandonné dans l’esprit de certain·e·s.

Les affiches placardées ici et là, devant et dans l’Université, par le regroupement étudiant pour la justice climatique L’Écothèque sont en tout cas un indice de ce constat. « L’UdeM investit dans ton avenir », titrent ces affiches, ironiquement. Une autre mention ajoute : « 132 millions dans le secteur fossile ». Un code QR invite aussi la communauté étudiante à signer une pétition pour que l’Université se départisse de ses investissements fossiles. L’Écothèque a également organisé, le 16 février dernier, une manifestation devant le pavillon Roger- Gaudry, qui a rassemblé une centaine de personnes. Nous sommes, certes, à des années-lumière des événements de 2012 en termes de mobilisation. Mais un signal est là. Les étudiant·e·s espèrent un avenir plus vert.

Encore faut-il bien comprendre ce qu’impliquent les investissements actuels de l’UdeM, et surtout, d’éventuels désinvestissements à venir.

#Inclusion

Si les prochains mois, un peu moins – on l’espère ! – restrictifs, jetteront peut-être plus la lumière sur les demandes de la communauté étudiante, une autre certitude : « l’inclusion » sera et est déjà un mot-clé. Sur le plan culturel et sur le campus, des enjeux majeurs sont soulevés par les étudiant·e·s. La question de leur portefeuille ne sera sans doute pas pour autant oubliée, à bien regarder la hausse du coût des aliments qui se fait ressentir au sein des services alimentaires de l’UdeM…

Où est la légèreté, parmi toutes ces réalités ? Au besoin, l’art des mèmes n’est qu’à un clic… Ces images assorties de messages, des incontournables de la culture Web, s’amusent du quotidien universitaire sur Spotted: UDeM, et sont très populaires auprès des étudiant·e·s.

Rire jaune pour ne plus voir rouge ?

 

Retrouvez les articles reliés à cet édito notre magazine du mois de mars : Énergies fossiles : désinvestir ? 

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