Culture

Le professeur et chef d’orchestre de la Faculté de musique Jean-Michaël Lavoie en répétition avec ses élèves. (Photo : Laura-Maria Martinez)

Musique intime et atmosphérique

La participation d’un compositeur à un concert se limite habituellement à des ajustements de dernière minute, mais grâce au tandem Gougeon-Lavoie, les étudiants ont eu le privilège de travailler dès le départ avec M. Gougeon.

Pour le concert, les deux hommes voulaient une présentation nouvelle. « Nous sommes arrivés à cette idée d’installer des zones sur la scène pour permettre une plus grande fluidité dans l’enchaînement des pièces », raconte M. Gougeon. Ils ont créé un monde plus intime et un enchaînement d’atmosphères, sans ruptures techniques qui briseraient le rythme.

Parmi les neuf pièces au programme, quatre sont de Denis Gougeon. Les cinq autres sont de Györgi Ligeti, Claude Vivier, Gilles Tremblay et Tôru Takemitsu.

L’engagement des interprètes

Le format du concert invite les musiciens à s’investir et à s’interroger. « Je voulais que tous ces gens-là puissent échanger, se rencontrer, parler de la musique, éveiller leur conscience, relate le chef Jean-Michaël Lavoie. Et ensuite, proposer une forme de concert intéressante pour le public. » Il considère que ce travail pédagogique a abouti à un concert de niveau professionnel, exigeant une grande maîtrise de la part des interprètes.

La musique contemporaine est particulièrement puissante, selon l’étudiant au DESS en interprétation et percussionniste Alexandre Ducharme. « Non seulement pour l’auditeur, il peut y avoir un choc, un réveil et une ouverture des horizons, mais même l’interprète est amené à se découvrir lui-même », croit-il.

D’après l’étudiante à la maîtrise en didactique et pianiste Apolline Jesupret, si la musique classique enseigne les harmonies et la recherche des belles phrases, la musique contemporaine offre autre chose. « C’est une recherche de timbres, une recherche de contrastes », explique-t-elle. Les pièces composées par Denis Gougeon lui plaisent beaucoup. « Il y a toujours des consonances, ditelle. Ça sonne très bien pour un public non averti, ce n’est pas difficile à écouter. C’est une musique qui est très belle. »

Davantage de médiums pour davantage d’accessibilité

Les intervalles entre les pièces au programme seront ponctués par des textes que M. Gougeon viendra lire : certains écrits de sa main, d’autres sélectionnés pour l’occasion, dont deux poèmes de l’écrivain québécois Fernand Ouellette. Le compositeur a ainsi voulu créer une trame pertinente et personnelle pour assurer la fluidité de l’ensemble du concert. « C’est un contrepoint poétique, sémantique, affirme-t-il. Chaque pièce est une perle, une atmosphère, et je voulais les relier selon ma propre perception. »

MM. Gougeon et Lavoie croient que le spectacle est une entrée en matière idéale pour des auditeurs non avertis. « Il y a du piano, du violoncelle, de l’alto, de la guitare, du marimba et du saxophone », énumère Denis Gougeon. Le compositeur juge impossible qu’on ne puisse pas trouver son compte avec une telle variété.

Andante Sostenuto
Carte blanche à Denis Gougeon
17 novembre
19 h 30
Salle Claude-Champagne
220, avenue Vincent-d’Indy
Entrée libre

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