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Mot en N : « pour apprendre et évoluer, il faut avoir le courage de discuter de sujets même difficiles »

Le recteur de l’Université d’Ottawa a réaffirmé son opposition à toutes formes de racisme et de discrimination, dans une capsule vidéo postée ce mercredi 11 novembre. À l’origine d’un vif débat concernant l’utilisation du « mot en N » dans un contexte pédagogique, la communauté de l’Université a vivement réagi à cette publication.

« Je suis très conscient que certaines des paroles qui ont été prononcées ont blessé bien des membres de notre communauté », affirme le recteur et vice-chancelier de l’Université d’Ottawa, Jacques Frémont, en s’adressant aux étudiants dans une vidéo. En proie aux critiques depuis la mise à pied de l’une de ses professeures, réintégrée depuis, pour l’emploi du « mot en N » dans un cours, le recteur souligne que « la liberté universitaire est la valeur la plus fondamentale de toute université ».

« Pour pouvoir apprendre et évoluer, il faut avoir le courage de discuter de sujets même difficiles, poursuit-il. Cependant, il faut pouvoir échanger tout en préservant la dignité humaine, qui demeure un principe si important. Nous devons unir nos efforts et prendre conscience des mots que nous utilisons et de leurs effets possibles sur autrui, peu importe nos valeurs, nos croyances et les principes moraux auxquels nous adhérons. »

Réactions des internautes

Comme chaque sortie du recteur depuis l’éclatement du débat, les réactions ont été nombreuses sur les réseaux sociaux à la suite de la publication de la vidéo.

Certains internautes ont vu d’un bon œil l’allocution de M. Frémont : « Ce mot ne devrait faire l’objet d’aucun débat, surtout de la part de personnes qui n’ont aucune idée de l’impact qu’il a sur les personnes concernées, estime une étudiante. Monsieur le recteur a raison de réaffirmer que l’université devrait être un lieu de sécurité et de bien être pour tous, protéger ces valeurs est important. »

D’autres, en revanche, se sont montrés moins compréhensifs face à la réaction de l’Université à propos de cette affaire. « La dignité des professeurs à temps partiel ne semble pas être si importante que ça dans votre université », commente un étudiant en gestion. « Ça pue le “politically correct” et le clientélisme à plein nez, en plus d’être un ramassis de courriels déjà rédigés », ajoute un étudiant en droit.

Pas de condamnation des « harceleurs »

Si la majorité des internautes semblent prendre la défense de la professeure, certains d’entre eux reprochent à l’Université de ne pas avoir clairement condamné les agissements des étudiants à son égard. « Honte à vous, Monsieur le Recteur ! peut-on lire dans un commentaire. Aucune condamnation des étudiants qui ont harcelé, menacé et publié les informations personnelles du prof. »

Le recteur de l’Université d’Ottawa s’était personnellement exprimé le 26 octobre dernier sur le sujet dans un communiqué. « Le sentiment de colère et de grief exprimé par une variété de personnes et de groupes est véritablement et profondément ressenti, avait-il déclaré. Ces sentiments doivent être compris et respectés. Je déteste personnellement les insultes et le ton méprisant utilisés par certains pour s’exprimer. Cependant, il n’est certainement pas approprié pour l’Université d’essayer de façonner ce que ressentent les gens ou d’insister pour modérer le ton de leur expression. »

 Du côté de l’UdeM, le recteur Daniel Jutras avait réagi le 22 octobre dernier en défendant l’idée d’une parole universitaire libre et en invitant la communauté udemienne à participer à une réflexion collective.

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