Culture

Le texte de l'auteur québécois Simon Boulerice a été publié en 2012. Crédit Photo: Sarah Bouchaïb

Monologues endiablés

En collaboration avec Guillaume Mazoyer

«L’originalité de la pièce se trouve dans sa forme qui est éclatée, déstabilisante, inhabituelle », déclare la metteure en scène Gabrielle Côté. Tirée d’un texte de l’auteur québécois Simon Boulerice, la pièce plonge le public dans un univers comique sur fond de musique pop déjantée des années 1990.

Les personnages sont hétérogènes, tant par leur expérience que par leur âge. Se succèdent une patineuse artistique autodidacte qui a tué Jésus le soir de Noël, un petit garçon qui rêve de saigner du nez, sans oublier une étalagiste d’une pharmacie Jean-Coutu costumée en chauve-souris qui tente de séduire un vampire. « Cette pièce nous emmène dans des histoires invraisemblables, qui pourraient être presque dramatiques si elles n’étaient pas absurdes », commente l’étudiante au baccalauréat de philosophie Béatrice Couture, interprète du rôle d’une femme en peine d’amour qui fuit vers la Russie et participe à un marathon en talons aiguilles.

Danser a capella appelle les neuf personnages à oser valser — littéralement — seul, sans pudeur, en exposant leur traumatisme de cour d’école, pour se défaire de leurs complexes passés et s’accepter dans toute leur authenticité. « Ces neuf monologues nous font rentrer dans une ambiance avec des personnages qui évoluent et qui dansent, mais de manière marginale », indique Gabrielle. Ces vies ont en commun le besoin d’être unique, de se démarquer. Et cela sur un ton humoristique.

« Tous les personnages de Danser a capella sont délicieusement “loosers?, explique l’étudiante au baccalauréat de littératures de langue française Marianne Martin, l’interprète du rôle de Julie, une femme qui veut devenir aveugle pour participer à une émission télévisée de bricolage. Ils sont habités par un désir intense d’être remarqués, d’être heureux, de vivre quelque chose d’épique, mais ils finissent toujours par être ramenés à la réalité. Ils se retrouvent dans des situations absurdes et ridicules, plus trash. que nature, mais ils n’en sont pas moins absolument touchants. »

Seul sur scène

Aller chercher l’attention du public en portant un texte seul, sans aide extérieure. Une mission que les neuf étudiants de la production s’efforceront de remplir le temps de trois représentations, à travers l’exercice difficile du monologue. « C’est un défi parce qu’on se retrouve dans une posture vulnérable, raconte Marianne. Il faut apprendre à s’abandonner totalement à ce qu’on raconte et à faire exister son personnage de la manière la plus vibrante possible. » Un travail de présence scénique et de confiance en soi des acteurs a été mené par Gabrielle Côté.

« Jouer dans cette pièce est presque libérateur tellement notre metteure en scène nous laisse sortir du texte ! » dit Béatrice. Le texte est troqué de temps à autre pour de l’improvisation, une caractéristique qui semble devenir une constante au TUM, avec entre autres les libertés prises dans la plus récente production, Sacré Cœur*.

Danser a capella

11 mars à 20 heures | 12 mars à 14 heures et 20 heures

Centre d’essai UdeM | Pavillon J-A.-DeSève

2332, boul. Édouard Montpetit | 6e étage

7 $ prix étudiant

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