Volume 23

Les jardins éphémères du futur campus Outremont sont ouverts chaque mercredi pour les étudiants qui souhaitent ramasser des légumes et avoir des conseils.

Mon jardin sur le campus

« Pour ce 5 à 7, les étudiants peuvent venir avec une paire de ciseaux pour couper la salade qu’ils vont cueillir et même des poivrons et des tomates », explique le conseiller en biodiversité pour la direction du développement durable de l’UdeM, Alexandre Beaudoin.

Le terrain de l’ancienne gare de triage du Canadien National, acquis par l’UdeM en 2006 pour y construire le futur campus des sciences d’Outremont, est très vaste. Il donne ainsi naissance aujourd’hui à de nombreuses initiatives liées au développement durable.

« Ce qui est bien avec les projets d’agriculture urbaine, c’est que les gens peuvent se rendre compte du processus et du temps qu’il faut pour faire pousser des légumes », 
assure l’étudiant au baccalauréat en biologie et assistant technique du projet P.A.U.S.E.*, François-Xavier Dessureault.

Un nid à projets

Plusieurs actions ont vu le jour sur le site de l’ancienne gare de triage avant cette initiative « 5 à 7 Salades », rappelle M. Beaudoin. « Le campus Outremont est l’occasion de rétablir l’équilibre écologique entre la ville, la faune et la flore de Montréal, croit-il.

D’abord, il y a eu le projet Darlington, le corridor écologique qui lie le campus de la montagne et le campus Outremont ensemble. L’idée de ce projet, c’est de connecter les espaces verts et d’améliorer la biodiversité et la gestion des eaux pluviales. »

Selon lui, ce projet a aussi comme vocation de rassembler les gens et d’améliorer la sécurité alimentaire des populations défavorisées avec des produits frais à proximité.

Une grande partie du site d’Outremont devra également permettre la réinsertion de plusieurs espèces végétales et de quelques espèces animales, explique le conseiller. « Parmi les végétaux, on souhaite créer une véritable forêt d’arbres fruitiers sur le site d’Outremont », dit-il.

En 2011, l’UdeM démarrait également le programme P.A.U.S.E., grâce auquel sont produits du miel, du houblon et des champignons. « Ces productions sont expérimentales et ont des visées éducatives », indique M. Beaudoin. À l’été 2014, plus de 21 ateliers de formation sur l’agriculture en ville ont été offerts aux étudiants sur le campus.

« À la fin de l’été, les gens qui avaient assisté aux ateliers étaient très bien formés, et certains d’entre eux gèrent aujourd’hui de manière autonome des jardins, ce qui était l’objectif de P.A.U.S.E. », 
ajoute le conseiller. Malgré la réduction du nombre de ces ateliers en 2015, M. Beaudoin prévoit le retour d’une plus grande offre d’ateliers dès l’été
2016.

La multiplicité et la diversité des programmes mis en place sur le campus en agriculture urbaine, et plus largement en développement durable, témoignent du rôle moteur que peuvent avoir les universités pour la vitalité des villes. »

Des enjeux plus globaux

Cependant, pour M. Beaudoin, les enjeux des écosystèmes de Montréal dépassent le cadre du site d’Outremont, entre autres parce que les animaux sauvages ne se limitent pas à un parc en particulier. De même, la pollinisation des espèces végétales à fleurs ne se
restreint pas à des zones encadrées, explique-t-il. « Le projet Darlington vise à intégrer de manière plus globale l’ensemble de ces éléments de la biodiversité montréalaise », assure le conseiller.
Pour lui, créer un passage bioécologique, une véritable voie verte entre le campus principal sur le flanc du Mont-Royal et le campus Outremont, permettrait notamment de faciliter les déplacements des animaux sauvages.

M. Beaudoin indique vouloir mettre en place une approche de permaculture d’ici 2016. « On n’arrive pas en ce moment à produire notre propre compost, dit le conseiller. On est vraiment en train d’explorer cette avenue. » 

Pour Anne-Lise, toutes ces initiatives repré­sentent une bonne occasion de se rapprocher de la communauté universitaire, alors que l’agriculture urbaine suscite aujourd’hui un réel engouement.

*
Initiative réalisée en partenariat avec des organismes du quartier : Coop Bioma, Miel Montréal, Vrac Environnement, Héritage Laurentien et la SOVERDI.

**
Production Agricole Urbaine Soutenable et Écologique, projet d’agriculture urbaine à Montréal.

 

Du miel et des abeilles à l’UdeM

Depuis cet été, la coopérative de solidarité Miel Montréal gère les ruches sur les campus de l’UdeM. Le campus de la montagne en possède six au total. Deux sont situées sur le site du futur campus Outremont et les quatre autres seront
déplacées en ce début du mois de septembre à proximité des résidences pour étudiants de l’UdeM. Les jardins sur le campus produisent aussi quelques plantes à fleurs dont le nectar est for­tement apprécié des abeilles mellifères.

M. Beaudoin nous indique également quune prairie mellifère a été installée sur le campus Outremont, comprenant les fleurs les plus appréciées des abeilles.

 

 

campus_agricultureurbaine2_creditIB

Partager cet article