Mobilisation inédite des étudiants contre le projet GNL Québec

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Par Edouard Ampuy
samedi 24 octobre 2020
Mobilisation inédite des étudiants contre le projet GNL Québec
Le projet GNL Québec est notamment critiqué pour l’augmentation des émissions de GES et les dégâts environnementaux qu’il pourrait causer. Crédit : Romeo Mocafico
Le projet GNL Québec est notamment critiqué pour l’augmentation des émissions de GES et les dégâts environnementaux qu’il pourrait causer. Crédit : Romeo Mocafico

Un total de 48 associations étudiantes québécoises, représentant plus de 300 000 étudiants, s’opposent au projet GNL Québec/Gazoduc. Avec l’adoption de mandats d’opposition, elles demandent l’arrêt pur et simple du projet.

Selon le co-porte-parole de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), Albert Lalonde, ce ralliement d’associations étudiantes pour une cause précise est le plus grand depuis la grève étudiante de 2012. « Je pense que le message est clair, il n’y a pas d’acceptation sociale pour des projets comme GNL/Gazoduc [voir encadré]», martèle-t-il.

Comme la CEVES l’a indiqué dans un message publié jeudi sur sa page Facebook, plus de 300 000 étudiants se sont prononcés de façon formelle pour exiger l’arrêt du projet. « C’est le résultat de mois d’efforts pour que des mandats démocratiques d’opposition à GNL Québec soient votés en assemblée générale », explique Albert. Ces mandats ont été adoptés par 48 associations étudiantes.

Malgré l’opposition claire que manifeste la jeunesse et le rôle que celle-ci a eu dans l’organisation de la manifestation historique pour le climat du 27 septembre 2019, le co-porte-parole estime que le gouvernement ne lui a montré que du mépris.« On parle souvent de la jeunesse comme des citoyens de demain, il faut arrêter de dire ça, on est là, aujourd’hui et maintenant, rappelle Albert. On s’oppose clairement, mais on a que du mépris de la part du gouvernement depuis qu’on a commencé. »

Comme le soulignent des professeurs de l’Université Laval et de l’UQAM dans Le Devoir, le projet GNL Québec est notamment critiqué pour l’augmentation des émissions de GES et les dégâts environnementaux qu’il pourrait causer. « Ce n’est même pas un projet dont on devrait discuter, affirme le co-porte-parole du CEVES. La crise climatique est là, c’est une évidence, on ne devrait même pas avoir ce débat-là. »

Participer au BAPE

Déçue par la tenue de la première séance du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), la CEVES a tenté de mobiliser la population pour qu’elle fasse part de son opposition au projet. Au total, plus de 1 800 mémoires ont été rendus. « Ils vont être examinés par le BAPE pour déterminer s’il y a de l’acceptabilité sociale ou non », précise Albert.

Le co-porte-parole estime que la première séance a miné la crédibilité de l’institution. « Il n’y avait pratiquement pas d’experts indépendants, le promoteur du projet était au centre de la discussion, et le président du BAPE lui a permis de ne pas répondre à des questions environnementales très importantes », fustige-t-il. Albert rappelle d’ailleurs que le président du BAPE du projet GNL Québec, Denis Bergeron, est un ancien consultant de l’industrie pétrochimique.

ENCADRÉ : Le projet GNL Québec.

Depuis 2014, GNL Québec développe le projet Énergie Saguenay, un complexe industriel de liquéfaction de gaz naturel sur le site de Port Saguenay. L’objectif est d’exporter 11 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an. Pour transporter le gaz naturel, en provenance de l’Ouest canadien, jusqu’au site, un nouveau gazoduc de plus de 750 km allant du Saguenay jusqu’en Ontario doit être construit. Gazoduq inc. en est le promoteur.