Volume 23

Morgan Rohel compte bien profiter de son expérience à la COP21

Mobilisation étudiante pour le climat

L’étudiant à la maîtrise en science politique à l’UdeM Morgan Rohel assistera à cette 21e conférence de la Convention-cadre des Nations Unies. Celle-ci a pour but de maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2 °C. « Cette opportunité va me donner une expérience hors norme, reconnait-il. Mais je suis plutôt pessimiste. L’atteinte d’un accord contraignant un aussi grand nombre d’États est compliquée, et les enjeux climatiques ne sont pas des enjeux d’élection pour les politiciens. »

Morgan a été sélectionné avec sept autres étudiants issus de plusieurs universités québécoises pour participer à une activité organisée par l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke. Ils ont réalisé des travaux de recherche sur des enjeux tels que la problématique des réfugiés climatiques et l’influence des jeunes dans les négociations climatiques. Ils analyseront également un thème précis de négociation et suivront la Conférence à Paris comme observateurs accrédités par les Nations Unies. « Au Québec, la cause anthropique du réchauffement est généralement reconnue, mais il y a, dans le reste du Canada, beaucoup de gens qui doutent de la responsabilité de l’homme dans le problème », estime Morgan.

Selon le professeur titulaire de la Chaire de recherche du Canada en physique numérique des matériaux complexes et spécialiste des questions énergétiques et de ressources naturelles, Normand Mousseau, le milieu universitaire canadien se mobilise sur la question climatique. « Les étudiants sont davantage mobilisés par des actions individuelles, croit-il. Par exemple, les statistiques montrent que les jeunes ont moins d’intérêt à posséder une voiture et sont peut-être aussi plus sensibles à une alimentation saine ou biologique. »

M. Mousseau est aussi membre de Dialogues pour un Canada vert, un groupe de chercheurs œuvrant pour un plan d’action sur les changements climatiques. Pour lui, la Conférence, qui réunira 195 pays à Paris, risque de ne pas aboutir. « Même si la communauté étudiante se mobilise davantage, je ne vois pas une mobilisation politique qui pousse vers des actions plus structurantes, rapporte-t-il. C’est pourtant une nécessité d’agir, et il y a une réelle urgence à le faire, car l’inaction risque de coûter cher. »

Morgan, lui, s’engage avec la conviction que la prévention climatique ne peut s’effectuer que par la transition énergétique. « Je détiens déjà une maîtrise en génie, et j’étudie en science politique pour être au cœur du lien qui devra se créer entre les initiatives technologiques et les initiatives politiques », soutient-il.

Des alliances entre la société civile et les universités

D’autres initiatives internationales voient le jour. Les YMCA du Québec organisent, avec le collectif UNI-Alter, un projet ouvert à tous les citoyens désireux de participer au mouvement. « UNI-Alter est un réseau de chercheurs et de professeurs d’universités canadiennes visant la rencontre avec la société civile pour échanger sur des enjeux majeurs de société », explique le professeur à l’École de développement international et mondialisation de l’Université d’Ottawa et membre fondateur d’UNI-Alter, Raphaël Canet.

Le collectif organise des ateliers de recherche activiste pour amener étudiants et citoyens à participer aux mobilisations altermondialistes dans le monde. « Le projet est absolument ouvert à tous, et il est encore possible de s’inscrire, souligne M. Canet. Même s’ils ne pourront pas assister aux conférences officielles, les participants iront à Paris pour participer aux activités qui seront organisées en parallèle de la COP21 dans le but de partager leur expérience au retour en s’engageant dans de la sensibilisation. »

Les étudiants qui se rendront à Paris avec le statut d’observateur accrédité auront la possibilité d’intervenir en session plénière. Ils pourront également soumettre leurs idées sur certains thèmes de la négociation

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