Mille étudiants foulent le sol du campus

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Par Coraline Mathon
mardi 20 mars 2012
Mille étudiants foulent le sol du campus

Près de 1 000 étudiants ont participé à la manifestation organisée par la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) le mercredi 14 mars. Le rassemblement des étudiants en grève de l’UdeM a démontré l’ampleur que prend le mouvement au sein même du campus. Des centaines d’étudiants ont, en cours de manifestation, dévié la marche et investi HEC.

Alors que 17 000 étudiants de l’UdeM sont en grève, près d’un milier d’étudiants ont participé à la marche de mercredi dernier, selon Radio-Canada. Stéphanie Tougas, secrétaire générale de la FAÉCUM, estime que « c’est incroyable qu’il y ait 1 000 personnes à la manifestation. Je suis très heureuse de voir qu’un seul campus peut rassembler autant de monde ». La manifestation a débuté au pavillon Roger-Gaudry. Les étudiants se sont ensuite rendus jusqu’aux bureaux de circonscription de Raymond Bachand, ministre des Finances, rue Côte-des-Neiges, en passant par le boulevard Édouard Montpetit.

 

Les étudiants se sont disputés la tête du cortège. (Crédit : Pascal Dumont)

La FAÉCUM devancée par des étudiants

Les membres du bureau exécutif de la FAÉCUM ouvraient la marche avec une bannière représentative de la Fédération. Une fois arrivés dans la rue Édouard-Montpetit, plusieurs étudiants ont décidé de prendre les devants. « Notre bannière est mieux qu’une simple pancarte verte », a expliqué un étudiant en musique. Des étudiants menés par le Réseau des universitaires en sciences et humanités (RUSH) ont également pris place devant les étudiants qui tenaient la banderole aux couleurs de la FAÉCUM. Le RUSH est un groupe d’étudiants contestant le fonctionnement « pas assez démocratique » de la Fédération étudiante. Il voulait, par ce geste, dénoncer « les initiatives ou plutôt le manque d’initiative de la FAÉCUM ».

« Il n’y a pas de problème, leur bannière a un bon message, alors c’est parfait s’ils sont devant », a réagi Stéfanie Tougas, alors qu’une tension était tout de même palpable. En effet, dès que la FAÉCUM se repositionnait à l’avant, les membres du RUSH et d’autres manifestants se précipitaient pour prendre la tête de file. Après un arrêt devant les bureaux de circonscription de Raymond Bachand, au coin des rues Édouard-Montpetit et Côte-des-Neiges, le temps d’un bref discours d’une dizaine de minutes par la secrétaire générale, les manifestants ont repris leur marche sur Côte-des- Neiges, en direction de la rue Jean-Brillant.

Les étudiants membres du RUSH ont dévié la marche sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine. (Crédit : Pascal Dumont)

Alors que la Fédération étudiante prévoyait un retour direct à l’Université par la rue Jean- Brillant, un groupe de 450 manifestants menés par le RUSH a poursuivi la marche en criant « On avance, on avance, on ne recule pas ! » et en refusant de suivre le parcours prévu. Le groupe dissident a alors continué la marche en direction de la rue Queen-Mary. Le RUSH affirme que c’était « un acte spontané » et qu’ils n’ont pas fait cela « dans le but de nuire à la FAÉCUM ». Le RUSH et la FAÉCUM militent tous deux contre la hausse des frais de scolarité. « Nous avons les mêmes objectifs, le désaccord réside en nos méthodes pour y parvenir», explique un membre du RUSH, qui assure qu’il entretient « de bonnes relations » avec la Fédération. Les manifestants ont brièvement empêché des voitures de circuler, dont plusieurs klaxonnaient au rythme des chants des étudiants.

Occupons HEC

C’est sans aucune retenue que les 450 manifestants ont investi le pavillon de HEC, rue de la Côte-Sainte-Catherine. Aucun agent de sécurité n’est intervenu alors que les manifestants chantaient et brandissaient leurs pancartes en se déplaçant étage par étage. Après avoir tenté en vain de pénétrer dans la bibliothèque, dont les portes étaient verrouillées, les étudiants sont sortis. La présence policière s’est par la suite intensifiée alors que sont apparues une dizaine de voitures supplémentaires et une brigade d’agents de la police de Montréal devant HEC.

Une fois sur le boulevard Édouard-Montpetit, les manifestants ont remarqué la présence de trois fourgons antiémeutes. Ils ont alors pris la décision de se disperser autour de la station de métro Université-de-Montréal pour éviter tout affrontement.

« Aujourd’hui, nous avons prouvé que nous sommes des étudiants en grève et non pas sous l’emprise de la bannière d’une fédération », explique Dominique Boisvert, un étudiant en musique, avant de déclarer que la manifestation avait était une réussite et qu’il fallait à présent se disperser.

Les étudiants menés par le rush ont envahi la cafétéria de HEC. (Crédit : Pascal Dumont)