Mieux comprendre l’autofilmage

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Par Thomas Martin
jeudi 3 mai 2018
Mieux comprendre l’autofilmage
Le cinéaste Alfred Hitchcock aimait faire de brèves apparitions dans ses films, devenant vite sa marque de fabrique. (Crédit photo : Wikimedia Commons I Dr Macro)
Le cinéaste Alfred Hitchcock aimait faire de brèves apparitions dans ses films, devenant vite sa marque de fabrique. (Crédit photo : Wikimedia Commons I Dr Macro)
Ce vendredi 4 mai aura lieu une journée d’études sur l’autofilmage. Une pratique qui consiste à se filmer pendant son propre film ou documentaire notamment. Les différents intervenants débattront de cette pratique et de son apport dans l’œuvre de l’artiste.

« On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup d’intentions différentes derrière cette pratique », décrypte la cinéaste et doctorante en recherche-création à l’École de recherche graphique et à l’Université de Liège et organisatrice de l’événement Lucie Szechter. Certains vont chercher une intention autobiographique tandis que d’autres se portent complices de ce qui se passe à l’écran. « Si on prend un exemple, les apparitions éclair d’Hitchcock, étant donné la définition assez large de l’autofilmage, en font partie », précise-t-elle.

Mme Szechter estime qu’il n’est jamais anodin de voir le réalisateur jouer dans son propre film. « On va aussi se poser la question de la réception du côté du spectateur, indique-t-elle. Notamment concernant le narcissisme de cette pratique. » Elle prend pour exemple la popularité de l’autofilmage dans les vidéos d’art des années 1970, certains voyant cela positivement tandis que d’autres s’en agaçaient.

La cinéaste fait remonter cette pratique à l’invention du cinéma. « Dans les premiers films que réalise Méliès, il est également acteur, informe-t-elle. C’est un geste né avec l’invention du cinéma, mais on n’y est toujours pas habitué et c’est aujourd’hui relié aux pratiques ultracontemporaines de l’utilisation des téléphones portables. »

Malgré la popularisation des égoportraits, Mme Szechter ne pense pas que la pratique est plus présente de nos jours dans l’art qu’elle ne l’était auparavant. Elle est présente de manière constante depuis les années 1970.

Journée d’études « autofilmage(s) »

Vendredi 4 mai 2018, de 9 h 30 à 17 h 30

3744, avenue Jean-Brillant, salle 6420 (6e étage)

Gratuit et ouvert à tous