Université de Montréal
Le cours de langue innue est donné depuis l’été 2017 et s’est poursuivi à l’automne, accueillant 32 étudiants pour ce semestre. L’établissement a choisi d’enseigner cette langue pour des raisons culturelles, selon la responsable de l’animation et de la pédagogie du Centre des langues, Gabriella Lodi. « Les défis étaient nombreux et, en fait, nous avons pris cette décision avec les responsables des programmes autochtones qui sont experts à ce sujet », évoque-t-elle.
Selon les dires de Mme Lodi, les communautés innues sont parmi les plus nombreuses au Québec. Une impression confirmée par les chiffres de 2015 du ministère des Affaires autochtones. Le recensement a dénombré 19 955 Innus, soit le total le plus élevé de la province, de peu devant les Mohawks avec 19 026 représentants.
Des motivations pédagogiques ont aussi renforcé la décision d’enseigner l’innu. « La plupart des communautés innues ont accepté la réforme de l’écriture, donc ils ont maintenant un système standardisé et, pour nos étudiants, c’était fondamental parce qu’on ne peut pas enseigner plusieurs variantes en même temps », estime-t-elle.
Le nombre d’inscrits à l’automne dernier confirme l’intérêt des étudiants pour l’apprentissage des langues autochtones. « Pour nous, c’est un succès, 32 étudiants, c’est énorme pour un cours de niveau 1 », exprime la responsable. Le cours est présentement offert aux niveaux 1 et 2, mais l’Université compte introduire les niveaux 3 et 4 l’an prochain.
Quant aux possibilités d’offrir d’autres cours de langues autochtones, Mme Lodi explique que l’Université améliore encore ses techniques et ses stratégies pour l’enseignement du cours d’innu, sur lequel elle préfère se concentrer pour l’instant. « Nous aimerions faire plus de recherches pour consolider la langue innue présentement, mais nous essayons toujours de comprendre ce qui pourrait être utile et ce qui pourrait intéresser les étudiants de l’UdeM, avance-t-elle. Donc, nous sommes toujours ouverts à cette éventualité. Si nous recevons des demandes, nous prendrons des décisions en ce sens. »
McGill et UQAM
Selon son site Web officiel, l’Université McGill offre un certificat en langue autochtone et alphabétisation des autochtones, qui vise essentiellement les étudiants autochtones des communautés crie, algonquine, inuite, micmaque et mohawk. Ce certificat leur permet d’approfondir la connaissance de leur langue, principalement dans sa forme écrite.
L’UQAM offre une variété de cours visant l’apprentissage de la culture autochtone. Leur site mentionne notamment l’introduction aux mondes autochtones du Québec et du Canada et la gouvernance autochtone au féminin au Québec. Quant à l’enseignement des langues, le cours des langues autochtones de l’Amérique du Nord met l’emphase sur les théories de leurs origines ainsi que sur les notions linguistiques, historiques et sociales, selon la description du cours.
Université Concordia
Plusieurs cours de langues autochtones sont intégrés au sein de programmes universitaires depuis quelques années. En 2017, l’iroquois, l’algonquin et l’inuktitut y ont été enseignés. Par ailleurs, l’enseignement de l’algonquin ainsi que celui de l’inuktitut seront reconduits en 2018-2019, selon le professeur et directeur du programme des Peuples autochtones, Karl Hele. « Nos professeurs pour les cours de langues sont des natifs, affirme-t-il. L’Université Concordia est une des seules institutions à offrir le cours d’enseignement de l’inuktitut. »
Le directeur du programme mentionne que l’offre de ces cours vise à permettre aux étudiants de graduer de leur programme universitaire, dans le cas où les cours de langues autochtones sont obligatoires. M. Hele y voit également une occasion pour les étudiants non natifs d’apprendre une langue autochtone. « Ces cours sont de base, mais ils offrent tout de même la chance aux étudiants natifs et non natifs de pouvoir comprendre notre langue et de la parler », observe-t-il.