Marche pour le climat : un an après, le mouvement piétine

icone Societe
Par Esther Thommeret
jeudi 24 septembre 2020
Marche pour le climat : un an après, le mouvement piétine
Des milliers d’étudiants ont manifesté le 27 septembre 2019 pour dénoncer l’inaction des dirigeants politiques en matière de lutte contre les changements climatiques. Photo : Romeo Mocafico
Des milliers d’étudiants ont manifesté le 27 septembre 2019 pour dénoncer l’inaction des dirigeants politiques en matière de lutte contre les changements climatiques. Photo : Romeo Mocafico
Un an après la marche du 27 septembre 2019, la pandémie de la COVID-19 a affecté les différents mouvements de lutte pour le climat. Les militants peinent à se mobiliser et à maintenir une certaine cohésion.

« Un an après, tout a changé, affirme le membre d’un groupe d’affinité d’Extinction Rebellion Québec Louis Ramirez. Concrètement, il faut rebâtir un nouveau mouvement écologique pour répondre à cette nouvelle réalité. »

Moins d’unité

Louis fait part de ses préoccupations au sujet de la décentralisation du groupe Exctinction Rebellion Québec, notamment en raison de la pandémie. « Ça été extrêmement démobilisant, la structure de l’organisation n’est plus même, explique-t-il. Elle s’est séparée en différents groupes d’affinité, il n’y a plus vraiment de structure centrale comme il y en avait avant. » Il rappelle d’ailleurs qu’il se tient porte-parole uniquement d’un de ces groupes d’affinité, et non du mouvement dans son ensemble.

« On voulait que les politiciens prennent des actions concrètes, mais visiblement, après 500?000 personnes dans les rues à Montréal, ça n’a rien changé », déplore la membre de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CÉVES) Florence Lachapelle. La baisse de motivation s’est fait sentir au sein du groupe, au lendemain de la marche du 27 septembre 2019, et a été accentuée par la pandémie. « La marche du 27, ça avait été beaucoup de travail, il y a vraiment eu un essoufflement parmi les militants, comme un gros down », témoigne-t-elle. C’est beaucoup d’organisation pour, finalement, juste une manif. Justin Trudeau était là, mais il veut encore acheter du pipeline. »

Florence fait également part du déclin notable des effectifs au sein de la CÉVES et de la baisse de motivation des militants depuis le début de la pandémie. « On n’est pas une grosse organisation forte en ce moment », regrette-t-elle.

Un mouvement à relancer 

« La pandémie a été très dure pour tous les groupes, souligne Louis. Elle a, en particulier, dû remettre à plus tard des projets qui n’étaient plus réalisables. » En raison des mesures gouvernementales en vigueur, les mouvements doivent en effet adapter leurs actions.

« Les façons de se mobiliser sont vraiment différentes, poursuit la membre d’Extinction Rebellion Québec Zoyanne Côté. Il a fallu du temps pour se restructurer et pour voir comment on peut avoir un impact, tout en respectant les nouvelles règles. »

Malgré le manque d’effectifs, la CÉVES continue de mener différentes actions. « Il y a quand même du travail qui se fait, même si on est moins nombreux, affirme Florence. C’est difficile de recruter en ce moment, surtout dans une université, quand tu ne peux pas aller sur place. » La Coalition organise notamment une marche pour le climat ce samedi 26 septembre.

Une nouvelle marche pour le climat

« Si le 27 septembre 2019 était la plus grande manifestation dans l’histoire du pays, il nest plus possible de croire que nous navons pas été entendu.es. Nous avons été délibérément ignoré.es. », peut-on lire sur la page de la CÉVES.

Ce samedi 26 septembre, les différents groupes de pression réorganisent une marche pour le climat, un an après. Différents groupes participeront, parmi lesquels La Planète s’invite au Parlement, Solidarité sans frontières, Le Racial Justice Collective, Climate Justice Montreal, Extinction Rebellion Youth Québec, Pour le futur Mtl ou encore Debout pour la Dignité.

Ces groupes soutiennent plusieurs revendications telles que l’adoption d’une loi climatique, la régularisation des personnes migrantes, le définancement, la démilitarisation et la décolonisation des services de police, la reconnaissance du droit des nations autochtones à l’autodétermination ainsi que le respect de leur souveraineté sur le territoire canadien.

La marche commencera à 13 h à partir de la Place du Canada et se déroulera dans le respect des règles sanitaires, ainsi donc, le port du masque et la distanciation physique seront exigés.