Campus

Marché noir : des étudiants profitent d’autres étudiants

 

 

 

Un étudiant vend 45 $ un billet pour le Party 2e étage. C'est trois fois le prix régulier. Le phénomène perdure année après année malgré les actions de la Fédération qui organise l'événement. (Crédit photo : Mathieu Mireault)

 

 

L’homme est un loup pour l’homme, disait le philosophe Thomas Hobbes. Cela se confirme à l’UdeM : des étudiants font du profit sur le dos d’autres étudiants. Ils revendent des billets du Party 2e étage à leurs confrères parfois jusqu’à six fois le prix régulier. Il s’agit d’une situation sidérante dont les organisateurs sont conscients.

« Les seuls billets que nous avons trouvés se vendaient à 180 dollars la paire, déplorent deux étudiantes rencontrées le soir même de la fête, le 15 septembre, devant le resto-bar La Maisonnée. C’est dommage, car nous voulions vraiment aller au Party 2e étage »,rajoutent celles qui viennent d’entamer leurs études universitaires en biologie. Le billet se vend pourtant normalement 15 $

Plusieurs étudiants rencontrés lors de cette  soirée étaient amers. Les billets pour le Party2e étage se sont vendus en moins de trois heures le 12 septembre dernier. La seule manière officielle de se procurer un billet était de se présenter à un comptoir de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAECUM)

Ceux qui n’ont pas réussi à se procurer un billet à temps ont dû faire affaire avec des revendeurs de billets, qui demandaient parfois jusqu’à six fois le prix régulier

Une fête lucrative

«Je me suis acheté deux billets pour faire la fête, raconte un étudiant à HEC Montréal abordé à La Maisonnée le soir de l’événement

Mais lorsque je me suis aperçu de la demande qui existait pour ces billets, je les ai vendus 40 dollars chacun. Ça paie ma bière pour la semaine», dit-il en ricanant

Certains des revendeurs présents ont même acheté leur billet avec l’intention de les revendre. « C’est la troisième année que j’achète des billets du Party 2e étage pour les revendre, avoue un étudiant de l’UdeM qui ne voulait pas dévoiler son programme d’étude. Je peux me faire presque 300 % de profit par billet sans même négocier.»

Problème décrié de toutes parts

Les étudiants sans billet rencontrés durant la soirée ne sont pas les seuls à condamner la pratique de la revente. Véronique Lambroise, coordonnatrice à la vie de campus à la FAECUM et responsable de l’organisation du Party 2e étage, dit prendre le problème au sérieux

«Les années passées, nous avons eu vent de cas de revente, explique-t-elle. Bien qu’il soit difficile de chiffrer ce problème, nous voulions nous assurer cette année qu’il soit moins facile de revendre les billets et qu’il y ait ainsi moins de billets revendus.»La Fédération a donc diminué de cinq à deux le nombre limite de billets que pouvait se procurer chaque étudiant. De plus, au moment de l’achat, l’étudiant devait présenter sa carte étudiante valide de l’UdeM. «La Fédération a mis en place toutes les mesures réalistes pour assurer un meilleur contrôle sur l’achat et la revente de billets», conclut Mme Laframboise

Malgré les efforts de la Fédération, des billets ont été revendus cette année encore. Les étudiants doivent maintenant se demander à quel point ils sont prêts à s’endetter… pour faire la fête

Party 2e étage

La FAECUM organise deux Partys2e étage par année: un au début de la session d’automne, l’autre au commencement de la session d’hiver

Même si la fête se déroule, comme son nom l’indique, au deuxième étage du pavillon 3200, jean-brillant, les fêtards peuvent aussi se dégourdir les jambes sur les pistes de danse que l’on retrouve sur la Place de La Laurentienne et au pavillon Maximilien-Caron

Cette session, l’événement s’est déroulé le 15 septembre.

 

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