Manifestation au centre-ville contre l’exploitation des femmes en milieu scolaire et en stage

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Par Mylène Gagnon
vendredi 9 mars 2018
Manifestation au centre-ville contre l’exploitation des femmes en milieu scolaire et en stage
Des manifestants provenant de programmes variés, tels que danse, psychologie et pratique sage-femme, se sont retrouvés è Montréal le 8 mars. (Photo: Mylène Gagnon)
Des manifestants provenant de programmes variés, tels que danse, psychologie et pratique sage-femme, se sont retrouvés è Montréal le 8 mars. (Photo: Mylène Gagnon)
À l’occasion de la Journée internationale des femmes, quelques centaines de manifestants se sont réunis au centre-ville de Montréal et ont marché jusqu’au bureau de la ministre responsable de l’Enseignement supérieur et de la Condition féminine, Hélène David, pour dénoncer les violences sexuelles et l’exploitation des femmes à l’école et en stage.

Quelques associations étudiantes de la province étaient en grève, pour un total de 30 000 étudiants, tandis que d’autres universités, dont l’UdeM, étaient en semaine d’activités libres. Un contingent d’étudiants en psychologie de l’UdeM était présent pour montrer leur soutien, eux qui ont remporté leur bataille en 2016. « C’est aberrant qu’il y ait des stagiaires qui soient rémunérés et d’autres qui ne le soient pas », s’est exclamée une membre du comité féministe de psychologie.

Le Comité unitaire sur le travail étudiant (CUTE) de l’UdeM a répondu à l’appel lancé par la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages. « Nous dénonçons les violences sexuelles et l’exploitation auxquelles sont victimes les stagiaires [qui sont] majoritairement des femmes dans le domaine du , notamment. », déclare le militant du CUTE Nicholas Bourdon, référant à des domaines comme l’enseignement ou les soins infirmiers.

La co-porte-parole de la Coalition et étudiante au baccalauréat en pratique sage-femme à l’UQTR, Françoise Hasty, abonde dans le même sens et ajoute que la non-rémunération a un impact sur la façon dont sont traitées les stagiaires. « Ne pas être salariée fait en sorte qu’on devient à la merci de nos supérieurs qui sont nos enseignants, nos évaluateurs, déplore-t-elle. Ils ont le pouvoir de notre réussite scolaire entre leurs mains. » De cette situation peuvent découler l’exploitation et le développement de relations hiérarchiques abusives, selon elle.

L’enquête Sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire menée par une douzaine de chercheurs provenant d’universités québécoises a révélé l’an dernier que plus du tiers des répondants et répondantes ont rapporté avoir été la cible de victimisation sexuelle commise par une personne affiliée à l’université. « Aucun milieu de travail n’est à l’abri du problème des agressions sexuelles, mais les travailleuses dont le statut est précaire et incertain demeurent les plus ciblées par cette violence, affirme la seconde porte-parole de la Coalition et étudiante en soins infirmiers au Collège de Maisonneuve, Kaella Stapels. […] Par leur travail gratuit, elles servent de « cheap labor » dans une économie qui demande toujours plus de sacrifices. »

Arrivés au bureau de la ministre David, plusieurs manifestants ont pris la parole et se sont adressés à la ministre. Certains ont noté qu’en tant que ministre responsable de l’Enseignement supérieur et de la Condition féminine, elle était la personne toute désignée pour changer les choses.

Le CUTE de l’UdeM organise une rencontre le 13 mars afin de discuter des actions à venir au Café Mal-Aimé.