Volume 27

Lutter contre le dopage

Selon la postdoctorante Caroline Jay, la chaire de recherche vise à développer un enseignement et à promouvoir une recherche pluridisciplinaire sur l’antidopage.

L’UdeS va mettre sur pied un diplôme d’études supérieures spécialisées sur la gouvernance et la science de la lutte contre le dopage. « C’est un DESS dont on espère l’ouverture à l’automne 2021, précise Caroline. L’idée est de rester dans la pluridisciplinarité avec des cours en médecine, en droit, en gestion et en communication, afin de former des futurs gestionnaires immédiatement opérationnels pour la lutte contre le dopage. »

Au sujet de la recherche, Caroline explique que l’Université travaille sur différents thèmes liés à l’antidopage. « On travaille sur les droits humains, sur le statut de l’AMA et sur le partage de l’information dans la lutte antidopage, développe-t-elle. On travaille également sur le tribunal arbitral du sport ou sur les lanceurs d’alerte, sur tout ce qui touche à la gouvernance de la lutte. » Elle ajoute que la chaire s’associe à des étudiants en médecine et en droit de plusieurs pays d’Afrique, d’Europe, de Russie et du Québec, afin de diversifier la recherche.

Financement

La Chaire de recherche sur l’antidopage est la première à faire l’objet d’un financement aussi important par l’entremise de l’AMA. Selon un communiqué de l’UdeS, la somme investie dans sa création s’élèvera à 2,5 millions de dollars, un montant qui pourrait encore augmenter avec de nouveaux partenariats à venir. L’AMA financera la chaire à hauteur de 200 000 dollars américains par an pour une période de cinq ans, une somme que l’UdeS s’est engagée à égaler.

Caroline estime que la chaire a voulu, avec l’Université, faire un legs au Grand Montréal. « L’UdeS est prestigieuse dans le monde, elle est réactive, capable, flexible et basée sur la pratique, décrit-elle. J’imagine que tous ces facteurs ont joué en faveur du financement par l’AMA. »

Questionné sur l’indépendance de la chaire face à l’AMA à la suite de ce financement, le professeur titulaire de la chaire David Pavot assure que la gouvernance s’articule autour d’un comité consultatif. Au sein de ce comité, l’AMA ne dispose que d’un membre sur huit. « Le titulaire est responsable et présente les orientations à un comité qui n’est que consultatif, détaille M. Pavot. En tant que professeur d’université, je perdrais toute crédibilité si jamais je devais valider toutes les positions prises par mon organisme subventionnaire. »

Méthodologie

Pour leurs recherches, les deux experts comptent d’abord utiliser les données déjà existantes. « Beaucoup d’infos sont ouvertes et publiques, déclare le professeur. Comme la chaire est financée par l’AMA, c’est certain que nous avons un lien privilégié et que nous pouvons leur demander de l’information. »

Caroline explique qu’ils feront l’analyse de problèmes actuels liés au dopage, à partir de laquelle seront proposées des solutions efficaces. Pour la collecte d’informations, diverses méthodes comme des sondages ou des groupes de discussion seront employées.

L’implication de l’École de gestion de l’UdeS

L’École de gestion de l’UdeS, d’où viennent Caroline et M. Pavot, est rattachée à la chaire. « L’École de gestion contribue tout autant par la mise à disposition de locaux ou d’équipes de recherche qui travaillent avec nous, souligne Caroline. L’école s’implique autant que l’AMA. »

Selon le doyen de l’École de gestion, le professeur François Coderre, et le président du conseil d’administration de la Fondation de l’UdeS, Vincent Joli-Cœur, ce partenariat stratégique, qui positionne le Québec comme pôle mondial de lutte contre le dopage, permettra de diffuser leur expertise à l’international.

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