Le référendum de reconsidération de l’affiliation de l’Université de Sherbrooke (UdeS) à la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) se tient du 25 au 28 mars. Bénéficiant chacun d’un budget 6 000 $, les camps du Oui et du Non jouent à armes égales pour convaincre les étudiants.
La FEUQ n’hésite pas à jouer sur tous les plans pour convaincre les membres de la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS) du premier cycle de lui rester affiliés. Le budget de 6000 $ déterminé pour chaque camp et officialisé par contrat référendaire comprend les articles promotionnels, mais pas les frais de déplacement ou les repas. Un budget austère pour la FEUQ, qui devra travailler avec 9000 $ de moins que lors de sa campagne à l’Université du Québec en Outaouais .
Kiosques, mini-débats, distribution de tracts et affiches se multiplient donc sur le campus de l’UdeS. Un site internet, ouifeuq.com, a même été créé expressément pour le référendum, pour un coût de 10 $, une somme qui correspond à l’achat du nom de domaine, car le développement du site a été assuré par des bénévoles. La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, a beau se montrer rassurante quant à l’issue du référendum, elle ne lésine pas sur les efforts de promotion. «Notre but est surtout de montrer à quel point on représente la diversité des étudiants, leurs intérêts, et qu’on travaille pour eux concrètement», explique-t-elle. Le camp du Non, indépendant de la FEUS, qui se doit rester neutre, n’est pas en reste. Sa réplique sur la toile, nonfeuq.com, n’a pas tardé à venir. Les prodésaffiliations utilisent les mêmes moyens de promotion que la FEUQ.
Le déroulement de la campagne est sévèrement balisé : un comité référendaire veille au grain. Les tournées de classe doivent, par exemple, être faites en commun, et chacun des camps doit être bien identifié. Pour la vice-présidente aux affaires pédagogiques et membre du comité référendaire, Marie-Laurence Lefebvre, le but est de garder le débat au niveau local. « Nous avons limité le nombre de personnes autorisées à dix par jour et par camp, assure-t-elle. C’est ce que nos membres préfèrent. »
Et sur le campus ?
Jouer à armes égales ne signifie toutefois pas que la campagne se déroule sans tensions. Selon l’étudiante de l’École de politique appliquée de l’UdeS Lysandre Beauchemin, des affiches de la FEUQ auraient été arrachées par des militants anti-FEUQ. Une histoire que corrobore l’étudiante en enseignement Céline Jarrousse, qui est contre la désaffiliation. «J’ai l’impression que c’est le camp du Oui qui est le plus actif, car les représentants de la FEUQ, dont Martine Desjardins, sont sur place», pense-t-elle.
Le rédacteur en chef du journal étudiant de l’UdeS, Le Collectif, Kéven Breton, souligne néanmoins le désintérêt généralisé des étudiants. «Même à la Faculté des lettres et sciences humaines, dont je fais partie, il n’y a pas beaucoup d’intérêt, souligne-t-il. C’était pourtant la plus militante pendant la grève.» Un intérêt que la FEUQ peut difficilement se permettre de perdre puisque les contributions annuelles des étudiants de la FEUS représenteraient environ 80000 $, selon Mme Lefebvre.
La désapprobation de certaines associations membres de la FEUS, qui se sentent mal représentées par la FEUQ et qui lui reprochent son manque de transparence, est à l’origine de ce référendum.