L’UOF : un nouveau modèle universitaire

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Par Esther Thommeret
vendredi 5 février 2021
L’UOF : un nouveau modèle universitaire
Située à Toronto, l'UOF proposera quatre baccalauréats exclusivement en français. Crédit : chensiyuan, Wikimedia Commons.
Située à Toronto, l'UOF proposera quatre baccalauréats exclusivement en français. Crédit : chensiyuan, Wikimedia Commons.

L’Université de l’Ontario français (UOF) ouvrira officiellement ses portes à l’automne 2021. Sans départements ni facultés, elle souhaite se distinguer des autres en proposant une méthode pédagogique transdisciplinaire « innovante ».

L’UOF, située à Toronto, proposera quatre baccalauréats exclusivement en français : études des cultures numériques, études de la pluralité humaine, études de l’économie et de l’innovation sociale, et études des environnements urbains. «On a choisi une approche où la pédagogie et les méthodes d’enseignement sont très axées sur l’expérience et la découverte, avec des mises en situation ou encore des stages », explique le vice-recteur de l’UOF, Denis Berthiaume.

Une pédagogie « transdisciplinaire »

L’UOF souhaite adopter une logique transdisciplinaire. « C’est-à-dire qu’on n’a pas de département d’économie, de sciences politiques ou de sociologie, par exemple, poursuit M. Berthiaume. On a un seul corps professoral, qui regroupe des personnes de toutes les disciplines et qui vont construire les cours et enseigner en équipe. »  

D’après le vice-recteur, l’équipe fera appel à des outils et concepts provenant de plusieurs disciplines, afin de préparer les étudiants au monde professionnel. « Par exemple, pour le programme en pluralité humaine, plutôt que d’étudier simplement la sociologie ou la politique, on va s’intéresser à des questions comme les migrations, le pluralisme religieux, mais sous l’angle de diverses disciplines, détaille-t-il. Ça, c’est assez différent de l’université traditionnelle, où, en général, chaque enseignant à son propre cours et travaille seul. »

Une université sans départements

Dans l’organisation de son établissement, l’UOF ne se divise pas en départements et facultés, comme c’est le cas dans la plupart des universités. « Nous avons un seul corps professoral afin de travailler en équipe, affirme M. Berthiaume. Les responsables des pôles d’études vont constituer des équipes en fonction des programmes, sans qu’on ait nécessairement des départements ou des facultés. »

Des ateliers professionnalisants

L’UOF proposera également des ateliers pour aider les étudiants à intégrer le milieu professionnel. « Généralement, les activités proposées par les universités qui facilitent l’insertion socioprofessionnelle sont faites en parallèle aux études, alors que nous, on les a intégrées dans le programme en tant de quel », ajoute le vice-recteur.

Ces ateliers seront crédités dans le cheminement de l’étudiant. « Certains vont porter sur comment diriger un groupe, d’autres sur comment développer la résilience personnelle et professionnelle, par exemple, énumère M. Berthiaume. Ces compétences vont pouvoir être utiles dans le domaine du travail.»

L’Université a également mis en place des « CV académiques UOF ». « C’est un portefeuille de compétences que les étudiants vont documenter tout au long de leur quatre années d’études chez nous, pour les aider à prendre conscience des atouts qu’ils auront développés, précise le vice-recteur. Par exemple, dans un cours sur l’immigration qui ferait appel à la psychologie, on va se demander ce qu’on a développé comme compétences d’analyse, d’observation, de rédaction, etc. » Ce répertoire de compétences a pour objectif d’aider les étudiants lors de leurs futurs entretiens d’embauche.

« On va plus loin que la situation où l’étudiant aura simplement un relevé de notes », conclut M. Berthiaume. À ce jour*, l’UOF a reçu 47 demandes d’admission d’étudiants, dont la moitié résident à l’extérieur de l’Ontario. D’après le vice-recteur, les locaux de l’Université couvrent une superficie de 50 000 pieds carrés et pourraient accueillir dans le futur jusqu’à 2 500 étudiants.

*Chiffres récoltés le 2 février dernier.