Société

L’Université de Montréal réaffirme son soutien aux Premiers Peuples

L’Université de Montréal a annoncé le mardi 24 septembre dernier que le vendredi 27 septembre 2024 sera un jour férié en raison de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Pour l’occasion, elle offre une nouvelle formation qui sensibilise aux réalités autochtones d’hier et d’aujourd’hui dans le cadre du plan d’action Place aux Premiers Peuples.

« Si l’on veut réaliser les objectifs du plan Place aux Premiers Peuples, il faut d’abord et avant tout mieux comprendre ces Premiers Peuples, a indiqué par voie de communiqué la vice-rectrice associée aux relations avec les Premiers Peuples de l’Université de Montréal, Annie Pullen Sansfacon, le 24 septembre dernier. La nouvelle formation est en quelque sorte une des fondations qui vont permettre à l’UdeM de mettre en œuvre d’autres éléments de son plan d’action par la suite. »

Cette formation gratuite, conçue par des Autochtones, se déroule entièrement en ligne et s’adresse aussi bien aux étudiant·e·s qu’aux enseignant·e·s. Elle comprend deux volets d’environ deux heures chacun. Le premier traverse l’histoire et les enjeux contemporains auxquels font face les Premiers Peuples, tandis que le deuxième, plus participatif, outille les membres non autochtones pour participer à la sécurisation culturelle de ces communautés.

Ce projet a vu le jour grâce au plan d’action Place aux Premiers Peuples, lancé en juin dernier, et qui s’étendra jusqu’en 2029. Son objectif est d’augmenter la visibilité des Autochtones, d’améliorer leur sentiment de sécurité et de les soutenir dans leur parcours au sein de l’UdeM.

Du 24 septembre au 2 octobre, l’Université propose d’autres activités en lien avec cette journée de commémoration [dont l’origine est expliquée dans l’encadré plus bas]. Des ateliers de discussions en présence d’Autochtones ainsi qu’une projection du documentaire Rougemania au Ciné-campus seront notamment au programme.

Le Principe de Joyce

Le plan d’action Place aux Premiers Peuples s’inspire en partie au Principe de Joyce, auquel l’UdeM a adhéré en 2023. Ce Principe est un appel à l’action et à l’engagement auprès des gouvernements et des institutions pour faire valoir les droits de tous les Autochtones en matière de soins et de services sociaux.

Les circonstances indignes du traitement hospitalier de la femme atikamekw Joyce Echaquan en 2020, qui ont « certainement entraîné son décès » selon le rapport du coroner, ont été l’événement déclencheur de cet appel à l’action. Depuis, le Principe vise à garantir « un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, ainsi que le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle ». Il vise également à reconnaître les savoirs et les connaissances traditionnelles des Autochtones en matière de santé.

Mise en place par Ottawa en 2021, la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation a pour but de rendre hommage aux victimes et aux personnes survivantes des pensionnats autochtones. Ainsi, le 30 septembre, le gouvernement appelle la population canadienne à porter des vêtements orange en hommage aux personnes qui ont connu cette période tragique et douloureuse. D’après l’instigatrice de cette journée commémorative, Phyllis Webstad, également survivante des pensionnats, l’orange représente la couleur de la chemise que sa grand-mère lui avait offerte et qui lui avait été confisquée lors de sa première journée dans l’un de ces établissements. Cette couleur symbolise ainsi la manière dont les pensionnats autochtones canadiens ont, pendant plus de 150 ans et jusque dans les années 1990, privé les enfants autochtones de leur identité, et représente également toutes les conséquences douloureuses qui en ont découlé.

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