L’Université Concordia a annoncé, le 12 novembre dernier, l’ouverture de son Institut de recherche sur les migrations et la société (IRMS). Ce centre interdisciplinaire aura pour objectif d’étudier la question des migrations et de leur prise en charge au Québec comme au Canada.
« L’institut réunit sous une même bannière les grands esprits qui s’intéressent à la migration et les précieux programmes qui abordent cette question à Concordia, a indiqué la directrice de l’IMRS, Mireille Paquet, par voie de communiqué en novembre dernier. Nous répondons ainsi à l’impérieux besoin de mobiliser l’expertise de l’ensemble des sciences sociales pour répondre aux questions d’ordre économique, politique, social et psychologique ainsi qu’à bien d’autres interrogations urgentes sur l’immigration, et avons pleinement conscience de l’importance de former les futurs leaders dans ce domaine. »
Selon le journal anglophone The Gazette, l’Institut, qui se compose de dix membres du corps professoral de Concordia et de trois chercheur·euse·s, conduira des recherches en sciences sociales basées sur le discours des nouveaux·elles arrivant·e·s. Il aura aussi pour mission de former ses membres aux transferts de connaissances, notamment aux médias et au gouvernement.
« Actuellement, la plupart des discussions savantes sur la migration qui ont lieu au Québec se déroulent uniquement en français, a observé la coordonnatrice de l’IRMS, Kassandre Thériault. En tant que premier pôle de recherche entièrement bilingue sur les migrations au Canada, l’IRMS est particulièrement bien placé pour apporter une contribution à l’enrichissement des connaissances et à l’élaboration des politiques. Il peut également faire le lien entre les politiques d’immigration des différentes provinces et celles du gouvernement du Canada. »
L’IRMS collaborera, en outre, avec le Réseau de la recherche en immigration, en intégration et en relations interculturelles (RQ31), le Centre d’excellence sur la fédération canadienne de l’Institut de recherche en politiques publiques et le Centre des études en migrations de l’Université de la Colombie-Britannique.
Réduction de l’immigration au Canada
Au Québec, d’un côté, le projet de loi 74 fait planer l’ombre d’un plafonnement du nombre d’étudiant·e·s étranger·ère·s imposé par le gouvernement. De l’autre, le gel du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) et du Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ) rend impossible toute demande de résidence permanente jusqu’en juin 2025.
Dans le reste du Canada, la volonté du gouvernement fédéral de réduire de 10 % le nombre de permis d’études délivrés en 2025 promet de restreindre l’arrivée d’immigrant·e·s. Le gouvernement Trudeau souhaite aussi faire passer le nombre de résident·e·s permanent·e·s de 485 000 à 395 000, soit une baisse de 20 %, d’ici 2025.