L’UdeM développe actuellement un énoncé des principes et des recommandations sur l’enjeu de la liberté d’expression en contexte universitaire. Des consultations avec la communauté universitaire ont actuellement lieu, afin de déposer un règlement d’ici juin 2021.
« Pour l’instant, quand les professeurs s’expriment, ils font attention à la façon dont ils le font, mais ça ne sous-entend pas qu’il y ait quoique ce soit de tabou ou d’interdit à l’Université », affirme la vice-rectrice aux partenariats communautaires et internationaux de l’UdeM et responsable du projet, Valérie Amiraux.
Actuellement, d’après Mme Amiraux, l’UdeM ne détient pas d’énoncés ou de règlements qui énumèrent les principes de liberté d’expression en milieu universitaire, ou qui censurent l’utilisation de certains mots ou thèmes. « Si le travail de la mission est si complexe, c’est notamment parce que plusieurs termes qui ont été utilisés au cours de certaines périodes historiques, dans certains pays, dans certaines circonstances, peuvent offenser des personnes si on les emploie hors contexte », précise-t-elle.
Un travail de groupe
Le groupe de travail, composé de dix personnes, comprend des membres de l’administration, des professeurs, des étudiants, des conseillers ou encore des doyens.
« On sonde, on fait un état des lieux de l’opinion de la communauté universitaire, explique Mme Amiraux. Cette conversation va prendre différentes formes, on va auditionner les gens, recueillir des mémoires qui pourront être rédigés par des personnes individuellement, ou par des collectifs. On peut imaginer toutes sortes de choses en garantissant bien sûr le droit à la confidentialité. »
Cette mission sera accompagnée d’un site Internet afin de regrouper d’ensemble des documents et enregistrements des séances de consultation. « L’enjeu, c’est d’aller chercher bien au-delà de ce qu’on lit dans la presse, souligne-t-elle. On n’a pas encore accès à la réalité de la situation. »
La première consultation de la mission a eu lieu le 5 février dernier. L’équipe produira des rapports réguliers lors des assemblées universitaires et présentera un rapport final au recteur au mois de juin. « Je souligne la liberté d’expression, c’est notre condition de travail élémentaire, conclut-elle. C’est ce qui permet d’avoir un agenda de recherche qui se renouvelle, qui permet de s’engager dans des controverses scientifiques, de faire avancer la vérité scientifique, de tester des hypothèses, de former aussi nos étudiants au premier cycle à la réalité de la réflexion scientifique. »