L’UdeM rehausse son écosystème urbain

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Par Alice Mariette
mercredi 1 octobre 2014
L’UdeM rehausse son écosystème urbain
Les forêts du campus de l’UdeM sont traversées par 5 358 m de sentiers dont la majorité d’entre-eux sont considérés comme non balisés.
Crédit photo: Isabelle Bergeron
Les forêts du campus de l’UdeM sont traversées par 5 358 m de sentiers dont la majorité d’entre-eux sont considérés comme non balisés.
Crédit photo: Isabelle Bergeron
Étudiants et employés de l’UdeM se sont réunis le vendredi 19 septembre dernier pour effectuer la plantation d’espèces végétales qui vise l’enrichissement de la canopée de l’Université. Cette activité était organisée par le Vice-rectorat aux affaires étudiantes et au développement durable, en partenariat avec l’association Les amis de la montagne.
« Nous sommes très riches en biodiversité sur le campus de l’Université de Montréal, mais peu de gens le savent. » Stéphane Béranger Coordonnateur au développement durable de l’UdeM

Il s’agissait du troisième volet du projet Forêt nourricière de la Ville de Montréal dont l’ambition est de planter 375 000 arbres sur toute l’île. « Nous allons remplacer des arbres qui sont tombés, bloquer les passages sur les sentiers illicites situés sur la montagne et créer une sorte d’enveloppe autour du boisé pour protéger la faune de la lumière » , présente le responsable du projet et conseiller en biodiversité de l’UdeM, Alexandre Beaudoin.

Coordonnateur au développement durable de l’UdeM

L’UdeM prend place au milieu d’un noyau primaire [NDRL : formation naturelle] abritant une foule de végétaux, mais aussi des dizaines d’espèces d’animaux et d’insectes. « Nous sommes très riches en biodiversité sur le campus de l’Université de Montréal, mais peu de gens le savent », estime le coordonnateur au développement durable de l’UdeM, Stéphane Béranger.

Dans le boisé des résidences, entre la station de métro Université-de-Montréal et la Tour C des résidences, pelles, pioches, gants et seaux étaient donc à la disposition des jardiniers amateurs de midi à 13 heures. Soigneusement sélectionnées, 70 espèces dites arborescentes et arbustives ont été mises en terre. « Il faut tenir compte de la liste des plantes interdites dans l’Ar­rondissement historique et naturel du Mont-Royal (AHNMR), précise Alexandre Beaudoin. Celle-ci présente plusieurs espèces végétales non autorisées en vue d’éradiquer les plantes envahissantes sur la montagne. »

Une première équipe a planté le long du boulevard des ronces odorantes. « Elles vont servir à bloquer les gens parce ce que ça pique, mais aussi bloquer la lumière et à permettre à l’écosystème de prospérer », affirme Alexandre Beaudoin. Plus haut dans le boisé, un autre groupe a mis en terre des cerisiers tardifs afin de dissuader les passants de marcher sur des sentiers non balisés. Ces arbres peuvent atteindre jusqu’à 35 mètres de haut.

Là où deux arbres étaient tombés, les jardiniers ont placé des sureaux du Canada, dont les racines sécrètent des substances nocives à certaines plantes indésirables. Des viornes trilobées, une plante indigène dont les touffes denses vont former des barrières naturelles, ont également été mises en terre à cet endroit. « Ces deux espèces vont faire de la compétition aux plantes envahissantes », explique Alexandre Beaudoin.

Proche des places de stationnement, plusieurs arbustes de deux à quatre mètres de haut vont permettre eux aussi de protéger le reste du boisé de la lumière artificielle des phares des véhicules. « La lumière artificielle perturbe le cycle de sommeil des animaux du boisé, précise M. Beaudoin. Pour eux, c’est comme si le jour se levait plusieurs fois dans la même nuit. » Les participants étaient ravis de transformer leur habituel repas de midi en véritable pause nature. « J’aime vraiment jardiner, c’est pour ça que je voulais participer à cette plantation », indique l’étudiant en mathématiques Philippe Racette.

Le campus est composé à 60 % d’espaces verts et de milieux naturels. « L’Université est très engagée par rapport à la biodiversité et à son enrichissement, c’est très important d’y faire attention », estime le coordonnateur au développement durable Stéphane Béranger. Selon lui, l’écosystème fragile est menacé par nos passages quotidiens.